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Constellation

         de la  POUPE

La Poupe est une constellation du ciel austral. A l'origine, elle faisait partie d'une immense constellation appelée Argo Navis, le Navire Argo, qui représentait, dans la mythologie grecque, le navire avec lequel Jason et les Argonautes partirent à la recherche de la Toison d'or.

Répertoriée dans l’Almageste par Ptolémée, elle fut ultérieurement subdivisée en trois portions par Nicolas-Louis de Lacaille dans son catalogue de 1752 à cause de sa taille (1 884 degrés carrés) et de son étendue (70° d’Est en Ouest).

Mais ce n’est qu’au 19ème siècle, que les trois sections d'Argo  devinrent trois constellations distinctes : la Carène, la Poupe et les Voiles, avant d'être formellement incluses dans la liste des 88 constellations modernes de l'UAI  en 1930.

Constellation de la Poupe dans le Johannis Hevelii prodromus astronomiae (également connu sous le nom d'Uranographia) par Johannes Hévélius. 1690.

Argo Navis, Hevelius, Constellation, Jean-Brice GAYET, Ciel de Nuit

Photographie de la constellation par Akira Fuji (@David malin)

Superposition UAI Jean-Brice Gayet

Argo Navis

Argo Navis, ou simplement Argo, était une immense constellation du ciel austral. Son génitif était "Argus Navis", abrégé "Arg". Flamsteed et d'autres astronomes modernes l'appelaient aussi Navis (le Navire), de génitif "Navis", abrégé "Nav". 

Argo dérive du navire Argo de la mythologie grecque, qui mena Jason et les Argonautes en Colchide dans leur quête de la Toison d'Or. Certaines étoiles de la Poupe et des Voiles peuvent tout de même être vues depuis les latitudes méditerranéennes en hiver et au printemps, le navire semblant survoler le « fleuve de la Voie lactée », mais, en raison de la précession des équinoxes, la position des étoiles s'est déplacée vers le sud et, bien que la majeure partie de la constellation ait été visible dans l’antiquité, la constellation n'est plus aussi visible dans la majeure partie de l'hémisphère nord. La plus brillante des étoiles d’Argo était Canopus (α Carinae), la deuxième étoile la plus brillante du ciel, désormais attribuée à la Carène.

Argo Navis était connu des observateurs grecs depuis longtemps, qui semblent l'avoir emprunté aux égyptiens vers 1000 avant notre ère ; Plutarque attribua son origine au « Bateau d'Osiris » égyptien. Il n’y a pas d’élément de preuve pour penser que la constellation était connue à l’époque sumérienne. Au fil du temps, Argo s'est identifié exclusivement au mythe grec ancien de Jason et des Argonautes. Dans son Almageste, Ptolémée décrit Argo Navis comme occupant la partie de la Voie lactée entre Le Grand Chien et le Centaure, et identifie des étoiles comprenant des détails tels que le « Petit Bouclier », la « Rame de Direction », le « Porte-mât », et « l'Ornement de Poupe », qui ont continué à être représentés dans les cartographies des atlas célestes du dix-neuvième siècle. Le navire semblait tourner autour du mat vers la poupe, donc nautiquement en sens inverse. Aratos de Soles, le poète et historien grec vivant au troisième siècle avant notre ère, avait noté cette progression en arrière dans ses Phénomènes :

« A la queue du grand Chien succède le vaisseau Argo, qui est tiré par la poupe, car sa marche n'est ordinaire, puisqu'il vogue en arrière, comme les navires dont les nautoniers tournent la poupe vers le port, quand on les remorque, et ils touchent bientôt la terre en rétrogradant ; c'est ainsi que le vaisseau Argo de Jason est remorqué par la poupe. Il est obscur et sans étoiles à l'endroit où le mât s'élève de la proue, mais il est apparent partout ailleurs, et son gouvernail s'approche des pieds postérieurs du Chien qui court devant lui. »

Dans les temps modernes, la constellation fut considérée comme peu pratique en raison de son immense taille (elle était 28% plus grande que l’Hydre, la plus grande constellation actuelle). Nicolas Louis de Lacaille décida son morcellement dans son atlas d'étoiles de 1752, expliquant qu'il y avait plus de cent soixante étoiles clairement visibles à l'œil nu dans Navis. malgré cela, il conserva un seul ensemble de désignations Bayer pour l'ensemble de la constellation (qui suivait de plus près les magnitudes stellaires) et par conséquent, la Carène garda les étoiles α, β et ε, les Voiles γ et δ, et la Poupe ζ. Il utilisa donc trois fois l'ensemble des lettres latines minuscules et majuscules sur les trois portions de la constellation « Argûs in carina » (La Carène, la quille ou la coque), « Argûs in puppi » (la Poupe, Puppis), et "Argûs in velis" (Vela, les Voiles).

La dissolution finale et l'abolition d'Argo Navis ont été proposées par Sir John Herschel dès 1841 puis à nouveau en 1844. Malgré cela, la constellation resta utilisée en parallèle avec ses différents éléments constitutifs jusqu'au 20e siècle. En 1922, elle reçut comme toutes les constellations une abréviation de trois lettres : Arg. Sa division et la relégation en tant qu’ancienne constellation n’eurent véritablement lieu qu’en 1930 lorsque l'UAI définit les 88 constellations modernes, instituant formellement Carina, Puppis et Vela et déclarant Argo obsolète. Les désignations de Lacaille ont toutefois été conservées, et α, β et ε se trouvent donc dans la Carène, γ et δ dans les Voiles, ζ dans la Poupe et ainsi de suite. Suite à ce morcellement, Argo Navis devint la seule des 48 constellations répertoriées par Ptolémée à ne plus être officiellement reconnue comme une constellation.

Constellations attachées

Pyxis, la constellation de "la Boussole" (du marin) occupe une zone du ciel proche de celle qui, dans l'antiquité, était considérée comme faisant partie du mât d'Argo. Certains auteurs ont déclaré que la Boussole faisait partie de la conception grecque antique, mais les boussoles étaient inconnues dans l’antiquité et Lacaille lui-même la considérait comme une constellation distincte représentant un instrument scientifique moderne (comme le Microscope et le Télescope), qu'il créa pour les cartes du ciel de l'hémisphère sud. Ainsi, Pyxis était répertoriée avec 14 nouvelles constellations, bien distincte d'Argo. En 1844, John Herschel a suggéré de formaliser le mât comme une nouvelle constellation, Malus, pour remplacer la Boussole de Lacaille, mais la proposition ne fut pas retenue.

De même, les efforts d'Edmond Halley pour détacher le « nuage de brume » à la proue d'Argo Navis afin de former une nouvelle constellation nommée Robur Carolinum (« le Chêne de Charles ») en l'honneur du roi Charles II, son mentor, n’ont finalement pas aboutis. Sa création correspond à un moment où Halley était rentré peu de temps auparavant d’un voyage sur l'île de Sainte-Hélène dans l'Atlantique Sud (en 1676) pour observer et cataloguer les étoiles de l'hémisphère sud. Il présenta ses résultats à la Royal Society en 1678 et publia ses résultats l'année suivante dans le Catalogus Stellarum Australium. Sa citation disait : « En mémoire de la cachette qui a sauvé Charles II de Grande-Bretagne, [...]., traduite à juste titre dans les cieux pour toujours. » Sa flatterie du roi porta ses fruits car, comme le remarqua Allen en 1899, « Cette invention a permis à Halley d'obtenir son diplôme de maîtrise d'Oxford, en 1678, par ordre exprès du roi ».

 

Dans l'astronomie védique, les observateurs indiens ont également vu l'astérisme comme « Le Bateau ».  Les Maoris avaient plusieurs noms pour ce qui était la constellation : Te Waka-o-Tamarereti «  le canoë de Tamarereti », Te Kohi-a-Autahi (une expression signifiant « froid de l'automne s'installant sur terre et sur l'eau ») , ou juste Te Kohi.

Pupis, Le Poupe, Tirion, Jean-Brice GAYET, Ciel de Nuit

Les limites de la Poupe dans l'Atlas du Ciel 2000.0 de Tirion

Mythologie

 

Jason

Dans la mythologie grecque, Jason (en grec ancien Ἰάσων / Iásôn, « le guérisseur ») est le fils d'Éson, roi d'Iolcos en Thessalie. Originaire d’Ioclos, il appartient aux descendants d’Eole.

 

Or Pélias, le demi-frère d'Éson, était avide de pouvoir et cherchait à dominer toute la Thessalie. Ils étaient la progéniture d'une union entre leur mère partagée, Tyro (« haute née Tyro », la fille de Salmonée), et le dieu de la mer Poséidon. Dans une querelle amère, il renversa Éson (le roi légitime) et tua tous les descendants d'Éson, mais épargna son demi-frère. Alcimède, l'épouse d'Éson, eu un nouveau fils nommé Jason qu'elle sauva de Pélias en demandant à des femmes de se regrouper autour de l'enfant et de pleurer, comme s'il était mort-né. Craignant que Pelias finisse par remarquer et tuer son fils, Alcimède l'envoya être élevé par le centaure Chiron, qui, comme à tous ses élèves (Achille), lui apprit la médecine. Pélias, craignant que sa royauté mal acquise ne soit remise en cause, consulta un oracle, qui l'avertit de se méfier de l'homme qui ne portera qu'une seule sandale.

De nombreuses années plus tard, Pelias organisait des jeux en l'honneur de Poséidon lorsque Jason, devenu adulte, revint à Iolcos. Son costume était étrange : il était couvert d’une peau de panthère, tenait une lance dans chaque main, et surtout, son pied gauche était nu. Il avait en effet perdu en route l'une de ses sandales dans la rivière Anauros en aidant une vieille femme, en réalité la déesse Hera déguisée. Or il arriva sur la place publique de Iolcos, au moment où son oncle Pélias était en train de célébrer un sacrifice. En le voyant, et bien qu’il ne le reconnût pas, Pélias prit peur, car il n'avait pas oublié la prophétie de l’oracle.

Jason demeura cinq jours et cinq nuits chez son père. Le sixième jour il se présenta à Pélias et lui réclama le trône qui lui appartenait légitimement. Pélias lui demanda alors de lui apporter la toison du bélier qui avait transporté Phrixos dans les airs. C’était une toison d’or, consacrée par Éétès, le roi de Colchos, à Arès, et gardée par un dragon. Pélias espérait bien que Jason ne reviendrait pas de cette expédition.

Selon certaines versions, ce serait Jason lui-même qui se serait condamné à subir cette épreuve ; quand il se présenta devant Pélias, ce-dernier s’apercevant qu’un seul de ses pieds était chaussé comprit qu'il faisait face à l'homme annoncé par l’oracle. Il fit approcher Jason et lui demanda quel châtiment il imposerait à un sujet qui conspirerait contre son roi. Jason répondit qu’il l’enverrait conquérir la toison d’or, réponse qui se retourna contre lui, car Pélias s’empressa de le lui ordonner. Les poètes prétendaient que l’idée de cette épreuve avait été suggérée à Jason par Héra, qui désirait trouver un moyen de faire venir Médée de Colchide pour qu’elle tuât Pélias (dont la déesse était mécontente, car il ne lui rendait pas les honneurs auxquelles elle pensait avoir droit).

Ainsi envoyé quérir la toison d’or, Jason requit l’aide d’Argos, le fils de Phrixos, et sur les conseils d’Athéna, Argos construisit le navire Argo (« le rapide »), qui devrait emmener Jason et ses compagnons en Colchide. Revenu de Colchide avec la toison d’or, et marié à Médée, Jason remis la toison à Pélias et à partir de ce moment, les traditions diffèrent. Tantôt, il règne à la place de Pélias, tantôt, il vit tranquillement à Iolcos, donnant à Médée un fils appelé Médéios, tantôt enfin, Médée, par ses enchantements, cause la mort de Pélias, persuadant ses filles de le faire bouillir dans un chaudron sous prétexte de le rajeunir. Toutes les filles de Pélias, sauf Alceste, la plus jeune, participèrent au meurtre de Pélias, meurtre étant présenté comme la vengeance de Jason, soit à cause de l’usurpation dont il fut lui-même victime, soit à cause de la mort d’Éson dont Pélias avait été la cause (il l’avait en effet contraint au suicide).

A la suite de la mort de Pélias, Médée et Jason furent chassés d’Iolcos et contraints de se réfugier à Corinthe. Ils y vécurent heureux et tranquilles pendant dix années avant que Jason ne se lasse de Médée et se fiance à Glaucé (ou Creüse), fille du roi Créon. Médée prit à témoins les dieux devant lesquels Jason lui avait autrefois juré fidélité, et elle envoya en présent à Glaucé une robe nuptiale qui répandit dans ses veines un feu violent. Créon fut également atteint de ce mal, et tout le palais royal brûla, pendant que Médée tuait ses deux enfants (qu’elle avait eus de Jason) et s’enfuyait sur un char merveilleux, présent du Soleil, qui l’emmena dans les airs.

Cependant Jason voulait revenir à Iolcos où régnait Acaste, le fils de Pélias. Pour cela il fit alliance avec Pélée le père d'Achille, qui avait eu à se plaindre d’Acaste, et avec l’aide des Dioscures ils ravagèrent la ville. Au final, Jason, ou encore son fils Thessalos, put enfin régner à Iolcos.

Robur Carolinum

Constellation de Robur Carolinum, à droite de l'Argo, vue par Hevelius

Les argonautes

On appelle les Argonautes les compagnons de Jason dans sa quête de la Toison d’or, nom qui leur vient du navire qui transporta les héros, l’Argo, et qui signifie « le Rapide » mais rappelle également celui de son constructeur, Argos. Les Argonautes étaient des Minyens ou même, selon Hérodote, les ancêtres des Minyens.

Différentes listes des Argonautes nous sont parvenues, hommes qui étaient accourus à la nouvelle proclamée par hérauts à travers toute la Grèce que Jason organisait une expédition vers la Colchide. Ces listes diffèrent sensiblement les unes des autres, et reflètent les âges différents de la légende mais deux surtout sont intéressantes parce qu’elles sont dans une large mesure indépendantes l’une de l’autre, celle d’Apollonios de Rhodes et celle du Pseudo-Apollodore (l'auteur de la Bibliothèque, l'une des sources les plus complètes et les plus fidèles de la mythologie grecque écrite aux alentours de 200 ap. JC). Le nombre des Argonautes y est relativement fixe : de cinquante à cinquante-cinq, le navire ayant été construit pour cinquante rameurs.

Un certain nombre de noms sont communs aux deux listes et représentent le fond le plus stable de la légende. Ce sont outre Jason qui commandait l’expédition, Argos, fis de Phrixos (ou selon d’autres d’Arestor), le constructeur du navire, et Tiphys, fils d’Hagnias, qui le pilotait. Tiphys avait accepté ces fonctions sur l’ordre d’Athéna, qui lui avait appris l’art encore inconnu de la navigation. Lorsqu’il mourut au pays des Mariandines, il fut remplacé par Erginos, fis de Poséidon. Puis venait Orphée le musicien thrace, qui avait pour tâche de donner la cadence aux rameurs. On affirmait que les dieux lui avaient donné l’ordre de s’embarquer sur l’Argo pour que ses chants contrebalancent ceux des sirènes, véritables sortilèges de séduction voués à noyer les marins.

L’équipage comptait aussi plusieurs devins : Idmon fils d’Abas, Amphiaros, et, au moins dans la liste donnée par Apolonios, Mopsos le lapithe. Puis venaient Zétés et Calaïs, les deux fils de Borée, Castor et Pollux les deux fils de Zeus et de Leda, et leurs deux cousins Idas et Lyncée, les fils d’Apharée.

Le héraut de l’expédition était Aethalidès, un fils d’Hermès.

 

Tous ces héros jouèrent un rôle actif dans les aventures de l’Argo. Les autres, malgré une ascendance souvent divine, firent généralement office de simples figurants.

Photographie de la constellation par Akira Fuji (@David malin)

Traitement UAI Jean-Brice Gayet

L’ Argo fut construit à Pagases, un port de Thessalie, par Argos avec l’aide de la déesse Athéna. Le bois provenait du Pélion, sauf la pièce de proue, apportée par la déesse, qui était un morceau du chêne sacré de Dodone. C’est elle-même qui l’avait taillée, et elle l’avait douée de la parole, si bien qu’elle pouvait prophétiser. L’Argo fut lancé par les héros sur la plage de Pagasaeau milieu d’une grande foule, et ils s’embarquèrent après un sacrifice à Apollon. Les présages étaient favorables ; interprétés par Idmon, ils indiquaient que tous devaient revenir sains et saufs, à l’exception d’Idmon lui-même destiné à périr pendant le voyage.

La première escale des Agonautes fut l’ile de Lemnos, au large de la côte occidentale de l'Asie Mineure (Turquie moderne). Dans la mythologie grecque, Lemnos était l'une des résidences d'Héphaïstos, le dieu forgeron : son palais et ses forges étaient situées dans le Mosychlos, volcan endormi, l'une des montagnes de l'île, au pied de laquelle se trouvait l'un de ses temples. A cette époque, seules des femmes habitaient l’ile car elles avaient mis à mort tous les hommes ; ayant négligé leur culte à Aphrodite, la déesse les punit en les alligeant d'une odeur si nauséabonde que leurs maris ne pouvaient rester auprès d'elles. Ils prirent des concubines du continent Thrace situé en face de l’île, et les femmes rejetées, en colère contre Aphrodite, tuèrent tous les habitants mâles pendant leur sommeil. Seul le roi Thoas fut sauvé par sa fille, Hypsipyle, qui le jeta à la mer scellé dans un coffre dont il fut ensuite sauvé. Les femmes de Lemnos vécurent un temps sans hommes avec Hypsipyle pour reine jusqu’à la visite des Argonautes, où les femmes se mêlèrent de nouveau aux hommes. Jason engendra lui-même des jumeaux avec la reine et ce fut Hercule qui poussa les Argonautes à reprendre la mer, tant il était écœuré par l’attitude des Argonautes. Le mythe dit que lui-même n'aurait pas participé à ces unions, ce qui est vraiment inhabituel tant furent nombreuses les liaisons qu'il eut avec d'autres femmes. En les quittant ils naviguèrent vers l’ile de Samothrace, où, sur le conseil d’Orphée, ils se firent initier aux mystères.

Puis, pénétrant dans l’Hellespont, les argonautes débarquèrent sur l’ile de Cyzique, au pays des Doliones, peuple de Propontide (Mer de Marmara) dont le roi s’appelait Cizycos. Cyzicos les accueillit avec beaucoup de générosité, s'empressant de satisfaire tous leurs désirs, alors que lui-même célèbrait ses noces avec la jeune Clité. Le lendemain, profitant d'un vent favorable, les Argonautes mirent à la voile mais la nuit venue, Tiphys s'endormit, lâcha la barre et un vent contraire contraignit les Argonautes d'aborder à nouveau chez les Dolions.
Trompé par l'obscurité, Cyzicos, qui ne pensait plus à ses amis qu'il imaginait bien loin déjà, crut à une attaque des Pélasges. Les Dolions prirent les armes ; au bruit, le roi Cyzicos accourut prêter main-forte à ses sujets. Mais il ne tarda pas à être tué par Jason lui-même, qui lui transperça la poitrine de sa lance. Les autres héros firent un grand carnage de leurs ennemis. Mais, quand le jour se leva, les deux partis reconnurent leur erreur et tous se lamentèrent. Jason fit des funérailles magnifiques au roi Cyzicos. Pendant trois jours, les Argonautes poussèrent les lamentations rituelles, et donnèrent des jeux en son honneur, mais Clité, la jeune femme de Cyzicos, se pendit de désespoir et les nymphes la pleurèrent tellement que, de leurs larmes, se forma une fontaine à laquelle fut donné le nom de la jeune femme. Avant de partir, comme une tempête les empêchait de reprendre la mer, les Argonautes dressèrent sur le mont Dindyme qui domine Cyzique une statue à Cybèle, la Mère des Dieux.

L’étape suivante les conduisit plus à l’Est, sur la côte de Mysie (région historique d'Asie Mineure, sur la côte ouest, au nord de la Lydie, à l'ouest de la Phrygie et de la Bithynie, bordée par la Propontide (aujourd'hui mer de Marmara) au nord et par la mer Égée à l'ouest), où les habitants les accueillirent par des présents. Cependant que les héros s’occupaient à préparer le repas, Héraclès, qui avait brisé son aviron pendant la traversée tant il ramait avec vigueur, partit dans la forêt voisine en quête d’un arbre pour en tailler un nouveau. Hylas, un jeune homme qu’il aimait, et qui s’était embarqué avec lui sur l’Argo, avait été envoyé de son côté à la recherche d’eau douce. Au bord d’une fontaine, Hylas rencontra les nymphes qui dansaient. Emerveillées de sa beauté, les nymphes l’attirèrent jusqu’à la fontaine, où il se noya. Polyphème, l’un des Argonautes, entendit les cris de l’enfant qui disparaissait sous l’eau et il se précipita à son secours, rencontrant Héraclès sur le chemin qui revenait de la forêt, et tous deux se mirent à chercher Hylas mais ils passèrent la nuit à errer dans le bois,

et, lorsque le bateau repartit avant l’aube, ils n’étaient pas à bord. C’est donc sans Héraclès et sans Polyphème que les Argonautes 

continuèrent leur voyage car il n’était pas dans l’ordre du destin que les deux héros participent à la conquête de la Toison.

Polyphème fonda à proximité la ville de Kios et Héraclès continua ses exploits de son côté.

Canis Major, Canis Minor, Monoceros, Arg

" Canis Major, Canis Minor, Monoceros, Argo Navis, Pyxis Nautica". Planche XXV, A Celestial Atlas comprenant une série de trente cartes illustrées par une description scientifique de leur contenu et accompagnées de catalogues d'étoiles et d'exercices astronomiques. Alexander Jamieson. 1822

L'Argo parvint ensuite au pays des Bébryces en Bithynie (Asie Mineure), où régnait le roi Amycos. Dans la mythologie grecque, Amycos, frère de Mygdon, fils de Poséidon et de la nymphe Mélie, défiait tous les étrangers à la lutte et tuait les perdants. Les Argonautes, lors de leur passage, furent indignés par ce comportement et Pollux le lutteur enfonça le crâne d'Amycos d'un coup derrière l'oreille. Les Bébryces, voyant leur roi mort, attaquèrent l'équipage mais furent facilement repoussés. 

Le lendemain, les Argonautes repartirent mais, pris par une tempête avant de s’engager dans le Bosphore, durent faire escale sur la côte de Thrace (la rive européenne de l’Hellespont) dans le pays de Phinée, un roi de Thrace, fils de Poséidon. Phinée était un devin aveugle, que les dieux avaient affligé d’une malédiction singulière : chaque fois que l’on mettait devant lui une table chargée de mets, les Harpies, qui étaient des êtres mi-femmes mi-oiseaux se précipitaient sur les mets, en prenaient une partie et, ce qu’elles ne pouvaient emporter, elles le souillaient de leurs excréments. Les Argonautes demandèrent à Phinée de les renseigner sur l’issue du voyage qu’ils entreprenaient mais le devin ne voulut pas leur donner de réponse avant qu’ils ne l’aient délivré des Harpies. Les Argonautes lui dirent alors de s’asseoir à leur table, et lorsque les Harpyes se précipitèrent, Calaïs et Zétès, les fils de Borée le vent du Nord et d'Orithye, se précipitèrent à leur poursuite car si leur forme était humaine, ils portaient des ailes sur les épaules. Fils d’un dieu du vent, ils poursuivirent les Harpies jusqu’à ce qu’elles soient épuisées et finissent par jurer sur le Styx de ne plus importuner le roi Phinée. 

Délivré de sa malédiction, Phinée dévoila aux Argonautes une partie de l’avenir et les mit en garde contre un danger qui allait bientôt les menacer sur leur route : Les Roches Bleues (Les « îles Cyanées », aussi appelées les « pierres du pinacle »), deux falaises mobiles situées à l'emplacement du Bosphore qui s’entrechoquaient constamment, interdisant la navigation. Pour savoir s’ils pourraient passer entre ces rochers, Phinée leur conseille de se faire précéder par une colombe. Si celle-ci réussissait à franchir la passe, eux-mêmes pourraient alors le suivre. Mais si les écueils se refermaient sur elle, alors, c’est que la volonté des dieux leur serait contraire, et la sagesse sera d’abandonner leur entreprise. Puis il leur donna des indications sur les principaux jalons de leur route. Ils sont retenus quarante jours sur l'île par des vents contraires, les vents étésiens, qui rendent la navigation impossible. Les héros consacrent un autel aux douze divinités olympiennes. Après ce délai, le navire reprend sa route.

Conseillés par l’oracle, les Argonautes, arrivés devant les Cyanées (qu’on appelait aussi les Symplégades, en grec ancien, αἱ Συμπληγάδες sous-entendu πέτραι, « qui s'entrechoquent »), lâchèrent une colombe qui réussit à franchir la passe mais pas sans que les rochers, en se refermant, ne pincent les plumes les plus longues de sa queue. Les héros attendirent que les rochers se fussent de nouveau écartés, et ils se lancèrent à leur tour. Le bateau ressortit sain et sauf mais la poupe fut légèrement endommagée comme l’avait été la queue de la colombe. Depuis cette époque les Roches bleues sont restées immobiles, car le destin voulait qu’aussitôt qu’un bateau réussirait à les franchir, leur mouvement prit fin.

Longeant la côte de Bithynie, ils arrivent sur une île de Thynie, où ils entraperçurent Apollon en personne, auquel ils consacrent un autel. Ils firent ensuite escale chez les Mariandynes, auprès du roi Lycos. Pendant cette escale Idmon meurt tué par un sanglier féroce, puis Tiphys meurt de maladie ; une période de deuil leur est consacrée et un nouveau pilote est désigné. L’Argo navigue ensuite jusqu'au cap Carambis. Les héros font halte près du tombeau de Sthénélos fils d'Actor. Ils font ensuite escale à Sinope, puis dépassent ensuite l’embouchure du Thermodo, longeant le pays des Amazones sans s'y attarder, le pays des Chalybes, puis le pays des Tibarènes et des Mossynèques avant de faire escale dans l'île d'Arès, d'où ils doivent chasser des oiseaux farouches. Au cours de la nuit, les fils de Phrixos s'échouent sur l'île, et leur chef, Argos, avertit les Argonautes sur la cruauté d'Aeetès, le roi de Colchide. Reprenant leur route, les Argonautes passent au large de l'île de Philyra, puis au large du Caucase où est enchaîné Prométhée. Ils atteignent enfin l'embouchure du Phase, dont ils remontent le cours, et ils arrivent en Colchide, but de leur voyage.

Une fois les héros débarqués, Jason se rendit auprès du roi Aeetès, auquel il exposa la mission que lui avait confié Pélias. Aeetès ne souhaitait pas se défaire de la Toison d'or qui garantissait la prospérité de son royaume, aussi feignit-il d'accepter de laisser la Toison d'or à Jason s'il parvenait à triompher d'épreuves surhumaines. Ces épreuves consistaient à labourer une terre aride en ayant attelé deux monstrueux taureaux aux sabots d'airain et crachant du feu, présents d’Héphaïstos à Aeetès, qui n’avaient jamais connu le joug, puis il devrait y semer les dents du dragon de Cadmos. Jason fut aidé par la fille du roi, la magicienne Médée, tombée amoureuse de lui. Elle commença par lui faire promettre de la prendre pour femme si elle lui permettait de surmonter les épreuves imposées par son père et de l’emmener en Grèce. Jason promit. Médée lui donna alors un baume magique dont il devrait enduire son bouclier et son corps avant de s’attaquer aux taureaux d’Héphaïstos. Ce baume avait la vertu de rendre invulnérable au fer et au feu quiconque en serait enduit et son invulnérabilité devait durer un jour entier.

De plus, elle lui révéla que les dents du dragon donneraient naissance à une moisson d’hommes armés qui chercheraient à le tuer. Celui-ci n’aurait qu’à lancer de loin des pierres au milieu de leur troupe. Alors les hommes se jetteraient l’un contre l’autre, s’accusant réciproquement d’avoir lancé cette pierre, et ils mourraient sous leurs propres coups.

Ainsi prémuni, Jason réussit à mettre les taureaux sous le joug, à les atteler à la charrue, puis à labourer le champ, et enfin il sema les dents du dragon. Puis, il se dissimula et de loin et lapida les hommes qui naquirent de ces étranges semailles. Les hommes se mirent à se battre entre eux. Profitant de leur inattention, Jason les massacra.

Mais le roi, de mauvaise foi, refusa de céder la Toison d'or ; Jason et Médée décidèrent donc d'aller la chercher la nuit. Médée endormit le dragon qui gardait la Toison d'or et s’enfuit avec Jason. LIs rejoignent le navire à l'aube et les Argonautes appareillent. Aeetès et son armée les poursuivent sur la mer. Prenant une route différente, l'Argo parvient à l'embouchure du fleuve Istros. Une partie de l'armée colque, menée par Apsyrtos, frère de Médée, les suit dans cette voie. Les deux troupes font escale sur deux îles du fleuve. Jason et Médée tendent une embuscade à Apsyrtos et le tuent. Les Argonautes atteignent ensuite le pays des Hylléens. Zeus, courroucé par le meurtre d'Apsyrtos, décrète que les Argonautes devront se purifier auprès de Circé et subir de nombreux revers avant de revoir leur patrie. Tandis que l'Argo longe les îles liburniennes, dont Corcyre, Héra fait parler la figure de proue et avertit les héros de la sentence de Zeus. L'Argo suit le fleuve Éridan, puis le Rhône, et longe les rives du pays des Celtes et des Ligures. Les Argonautes font escale dans plusieurs îles, puis arrivent dans la mer Ausonienne, jusqu'en Tyrrhénie où se trouve l'île d'Aiaié, demeure de Circé. Circé purifie Jason et Médée, puis, comprenant le meurtre dont Médée s'est rendue coupable, la blâme et chasse les héros. Médée, pour retarder son père, ira jusqu'à découper le cadavre de son frère et à les semer derrière le bateau : le roi arrêta sa poursuite pour recueillir les morceaux de son fils et leur donner une sépulture décente. Il gagna le port de Tomes, sur la côte occidentale de Pont Euxin et y enterra son fils mais avant de revenir en Colchide, il lança plusieurs groupes de ses soldats à la poursuite d’Argo, les prévenant que s’ils ne ramenaient pas Médée, ils seraient mis à mort à sa place. Quoi qu’il en soit, les Argonautes continuèrent leur route vers le Danube et remontèrent le fleuve jusque dans l’Adriatique (à l’époque où fut élaborée cette version de la légende, le Danube ou Istros, était considéré comme une artère fluviale mettant en communication le Peut-Euxin et l’Adriatique).

Le navire reprit alors sa course errante et, guidé par Thétis elle-même sur ordre d’Héra, traversa la Mer des Sirènes où Orphée chanta une mélodie si belle que les héros n’eurent aucune envie de se rendre à l’appel des Sirènes à l’exception de l’un d’eux, Butès, qui gagna à la nage le rocher des Sirènes. Il fut sauvé par Aphrodite, qui l'installa sur la côte occidentale de Sicile (à Lilybée, aujourd’hui Marsala) et en fit son amant. Il eut deux enfants de la déesse : Éryx et Polycaon.

Le navire se dirigea ensuite vers le détroit de Charybde et Scylla, puis vers les iles errantes (sans doute les iles Lipari) au-dessus desquelles s’élevait une fumée noire. Enfin, ils arrivèrent à Corcyre (aujourd’hui Corfou) au pays des Phéaciens dont Alcinoos était roi. C’est là qu’ils rencontrèrent un groupe de colchidiens lancés à leur poursuite par Aeetès. Les Colchidiens demandèrent à Alcinoos de leur livrer Médée. Alcinoos après avoir consulté sa femme, Arété, répondit qu’il y consentirait à la seule condition que Médée soit vierge ; mais si elle était déjà la femme de Jason, alors elle devrait rester avec lui. Arété fit secrètement savoir à Médée la décision d’Alcinoos et Jason s’empressa de remplir la condition qui devait sauver Médée. Alcinoos n’eut plus qu’à refuser de livrer la jeune femme. Les Colchidiens n’osant revenir dans leur patrie s’établirent chez les Phéaciens. Et les Argonautes reprirent la mer.

A peine avaient-ils quitté Corcyre, qu’une tempête les entraina vers les Syrtes, sur la cote de Lybie. Là ils durent transporter leur navire sur leurs épaules jusque dans le lac Triton. Grâce à Triton, le dieu du lac (mais aussi la rivière qui l’alimente), ils trouvèrent une issue vers la mer et reprirent leur voyage en direction de la Crète.

En Crète, ils se heurtèrent au moment de débarquer à Talos (Τάλως), un Géant de bronze dont l’origine est variée : fils de Crès et le père d'Héphaïstos, ou automate forgé par Héphaïstos lui-même, mais parfois aussi le dernier représentant de la race de bronze construit par Héphaïstos. Talos était le gardien de la Crète (offert par Zeus à Europe ou par Héphaïstos à Minos) et était chargé de faire le tour de l'île trois fois par jour afin de repousser les intrus pour le compte du légendaire roi Minos de Crète. Son rôle était de protéger l'île, mais aussi Europe quand Minos devait s'absenter. Pour se faire, il repoussait les intrus en les lapidant ou en les étreignant de son corps, qu'il avait fait préalablement rougir au feu ; en effet, son corps étant entièrement de bronze, il était par conséquent invincible, sauf en un endroit de la cheville où un défaut laissait apparaître la veine unique et où siégeait sa vie. Si cette veine était ouverte, Talos mourrait. Médée eut raison du géant, le rendent furieux en lui envoyant des visions trompeuses, et fit si bien que Talos se déchira la veine de la cheville contre un rocher. Il mourut aussitôt. Les Argonautes purent enfin aborder, et passèrent la nuit sur le rivage. Le lendemain, ils élevèrent un sanctuaire à Athéna Mimoenne et repartirent.

Sur la mer de Crète, ils furent tout à coup saisis par une nuit opaque, mystérieuse, qui leur fit courir les plus grands dangers. Jason implora Apollon et lui demanda de leur montrer leur route dans l'obscurité. Apollon exauça sa prière et lança un trait de flamme qui leur montra, tout près du bateau, une petite ile des Sporades, où ils purent jeter l’ancre. Ils donnèrent à cette ile le nom d’Anaphé (l’ile de la révélation) et y élevèrent un sanctuaire à Apollon le rayonnant. Mais les offrandes pour célébrer dignement le sacrifice inaugural manquaient sur cet ilot rocheux. Aussi firent-ils les libations rituelles avec du vin au lieu d’eau. Ce que voyant les servantes Phéaciennes, données par Arété à Médée en présent de noces, se mirent à rire et lancèrent des plaisanteries gaillardes aux Argonautes. Ceux-ci répondirent par d’autres, et il s’ensuivit une scène joyeuse, qui est répétée chaque fois que, sur cet ilot, on célèbre un sacrifice en l’honneur d’Apollon.

Puis les Argonautes firent escale à Egine, et longeant l’Eubés, ils parvinrent à Iolcos, ayant accompli leur périple en quatre mois et ramenant la toison d’or.

De retour à Iolcos, Jason constate que Pélias a profité de son absence pour tuer son père et se débarrasser de sa famille. Médée met alors au point une ruse pour le venger : elle rajeunit un bélier en le faisant bouillir dans un chaudron avec des herbes magiques. Elle convainc ainsi les filles de Pélias d'en faire de même avec leur père. Mais elle leur donne des herbes sans aucun pouvoir, et les filles de Pélias causent malgré elles la mort de leur père. Médée est dénoncée par les filles de Pélias, et Jason et elle sont bannis d'Iolcos par Acaste, le fils de Pélias, qui a hérité du trône. Ils se réfugient alors à Corinthe, où ils sont accueillis par le roi Créon.

Exilé à Corinthe, le couple vit heureux pendant dix ans et a deux fils. Cependant, Jason finit par délaisser sa femme et lui préfère la fille du roi Créon, Glaucé aussi appelée Créuse. Médée tue cette dernière, met à mort ses propres enfants, Merméros et Phérès, puis s'enfuit dans un char ailé, présent du Soleil. Jason rentre alors à Iolcos et, avec l'aide de Pélée et des Dioscures, monte sur le trône.

Argo Navis, Pyxis Nautica, Constellation, Hall, Ciel de Nuit, Jean-Brice GAYET

"Argo Navis and Pixis Nautica", planche 32 du Miroir d'Uranie, un ensemble de cartes célestes accompagnées d'un traité familier d'astronomie par Jehoshaphat Aspin. Londres. Carte astronomique, tirage sur carton. 1825. Eau-forte, coloriée à la main.

Cette légende très complexe est antérieure, dans son premier noyau, à la rédaction de l’Odyssée, qui connait les exploits de Jason. Pour les Européens, elle est surtout célèbre à cause du long poème savant d’Apollonios de Rhodes, qui la raconte en détail et elle connut une grande popularité dans l’Antiquité, où elle finit par constituer un cycle auquel se rattachèrent, de façon plus ou moins heureuses, un grand nombre de légendes locales.

Mythe fondateur, ses répercussions se font ressentir jusqu’à l’époque contemporaine. Au XIIIème siècle, Dans The Chronology of Ancient Kingdoms Amended (1728), Isaac Newton défend l'idée selon laquelle une bonne part des constellations dérivent de la geste argonautique :

  • Le Bélier est celui de la Toison d'or ;

  • Le Taureau représente ceux que Jason soumet au joug en Colchide ;

  • Les Gémeaux sont les Dioscures, qui viennent en aide à Jason, et le Cygne leur mère Léda ;

  • Le Dragon est celui de Cadmos – le Corbeau perche sur son cadavre ;

  • Le Navire Argo, donc,, divisée en trois constellations plus petites ; la Carène, la Poupe et les Voiles ;

  • La Coupe est celle de Médée ;

  • Le Centaure est Chiron, auquel est associé l'Autel ;

  • Hercule, l'un des Argonautes, est figuré avec ses victimes, l'Hydre (de Lerne), le Cancer (un crabe envoyé par Héra pour contrarier le héros pendant son combat avec l'Hydre), le Lion (de Némée) et le Vautour (aujourd'hui la Lyre) abattue par la Flèche.

Interprétations

Selon Jean Haudry, la légende des Argonautes a une longue préhistoire et sa formation se répartit entre cinq strates dont la plus ancienne comporte plusieurs contes que l'on peut faire remonter au Paléolithique. Le cœur de la légende argonautique serait typique de la première période de la tradition indo-européenne. C'est une « quête du soleil » figurée par la toison d’or, grâce à laquelle Jason, protégé de la déesse Héra « Belle saison » devient un héros. Son héroïsation est précédée d’une « traversée de l’eau de la ténèbre hivernale » qui lui vaut la faveur de la déesse. Cette « traversée de l’eau de la ténèbre hivernale » est un schème formulaire indo-européen, , souvent réalisée dans la traversée d’un cours d’eau, qui donne accès, non pas seulement à l’héroïsation, mais à l’immortalité. À vrai dire, dans plusieurs récits légendaires appartenant à des domaines variés de l’ensemble indo-européen, il n’est pas nécessairement question de traverser la ténèbre hivernale, une traversée de l’eau pleine de difficultés apparaît comme la victoire sur les ténèbres, la mort, le mal mais on retrouve ce schéma traditionnel dans le ce mythe, qui se répète d'ailleurs à la fin de l'expédition au bénéfice de l'ensemble des Argonautes.

La légende conserve aussi des données qui remontent à la deuxième période de la tradition indo-européenne et dont le cadre social, celui de la Grèce archaïque, est maintenu par les auteurs d'époques plus récentes. La « quête du soleil » est devenue une « quête de la fortune » et, pour Jason, un rite d'initiation royal.

Autre strate notable, une grande partie de la légende argonautique a pour cadre la société héroïque de la fin de la période commune des Indo-Européens et de celle des migrations. Dans ce cadre, l'équipage de l'Argo constitue un compagnonnage guerrier d'hommes venus de toute la Grèce, un Männerbund, lié à son seigneur par des liens contractuels de fidélité personnelle. Certaines de ces confréries pratiquent le travestissement animal, mimant la métamorphose. « Certains Argonautes portent des peaux d'animaux, Ancaios une peau d'ours, comme les berserkir scandinaves, Argos une peau de taureau, Jason une peau de panthère. L'un d’eux, Periclumenos, est capable de changer de forme à volonté comme le Mongan irlandais et ses homologues scandinaves. » On voit ici que dans les temps historiques, la légende s'est accrue d’apports divers, notamment crétois, cariens, lydiens, thraces et égyptiens, les récits successifs du périple reflétant les progrès de la géographie. Parmi ces éléments les plus récents, la toison d’or qui tire probablement son origine de l'utilisation de peaux de mouton pour recueillir les paillettes, et sa localisation en Colchide, qui produisait alors de l'or, de l'argent et du fer.

Cette utilisation est sans doute à l'origine de l'interprétation alchimique du mythe des Argonautes, attestée pour la première fois par la Souda (encyclopédie grecque de la fin du Xe siècle et ouvrage de référence, en particulier pour les citations, très souvent utilisé dans les travaux portant sur l'Antiquité. Le nom de l'ouvrage, la date de sa rédaction, l'identité de son ou de ses auteurs demeurent des sujets d’étude) :

«  La Toison d'or n'était pas ce que la fable dit d'elle, mais un livre écrit sur une peau et qui enseignait la manière de fabriquer l'or par alchimie. »

 

Ainsi, de nombreux auteurs tels Eustathe, Pic de la Mirandole, Robert Vallensis ou Michael Maier, médecin et alchimiste de l'empereur Rodolphe II, font du chef des Argonautes, Jason (du grec ancien Ἰάσων / Iásôn, « le guérisseur ») ) un médecin en quête de la pierre philosophale, c'est-à-dire de la médecine d'or. Le voyage des Argonautes ne signifierait rien d'autre que les étapes du Grand-Œuvre des alchimistes.

Argo Navis, constellation, Ciel de Nuit, Jean-Brice GAYET

Constellation d'Argo Navis. Manuscrit islamique du XIIIe siècle. Illustration extraite du «Suwar al-kawakib» (1417), une copie ultérieure d'un ouvrage connu sous le nom de «Livre des étoiles fixes» écrit à l'origine vers 964 par l'astronome perse du Xème siècle Abd al-Rahman al-Sufi. La constellation y est représentée en miroir pour la montrer à la fois telle qu'elle apparaît sur un globe céleste et telle qu'elle apparaît dans le ciel nocturne.

Ainsi, en première lecture, le mythe des Argonautes accompagnant Jason à la conquête de la Toison d'or est un de ces mythes qui éclairent la destinée fondamentale de l'âme humaine ; il représente à la fois l'évasion et le pèlerinage vers un but, connu ou inconnu, comme dans le Voyage en Orient de Hermann Hesse, et la recherche de quelque chose d'essentiel, de vital, que l'on porte peut-être en soi, mais que l'on ne reconnaîtra qu'au moment où l'on aura atteint le lieu de l'initiation aux mystères, le lieu de l' « illumination ».

 

Pour autant, si on considère comme le rappelle Gaston Bachelard, que les mythes parlent du fonctionnement sain ou malsain du psychisme, mettant en œuvre un combat psychologique où les intentions impures se trouvent figurée par des monstres, la lecture du mythe des argonautes est toute autre. En perdant l'élan évolutif, le héros se banalise, thème retrouvé chez Jung ; le héros symbolise l’élan évolutif, la puissance de l’esprit, et sa première victoire – parfois la seule – est celle qu’il remporte sur lui-même.

Ainsi, dans le mythe de Jason, les dangers rencontrés par Jason et Médée durant leur retour de voyage sont la tentation de la domination perverse et de la débauche, l'incapacité notamment de faire le juste choix. Quant à la Toison d'Or, elle renvoie au bélier, symbole de sublimation, quand l'or est la couleur de la spiritualisation. Chez les Chrétiens, l'agneau a cette même signification ; pour conquérir la toison d'or, il faudra tuer la perversion en soi.

Souvenons-nous que le père de Jason, Eson, fut destitué par Pélias, roi-usurpateur. Le roi au sens symbolique représente l'esprit. Le mythe met donc en scène un combat contre la domination perverse, car le règne fécond ne peut advenir que par la sagesse. Cette dernière nous protège de l'abus brutal, de la domination perverse telle que la férocité et l'endurcissement. Or, Jason réussit sa quête non pas grâce à la justice, mais à travers l'intrigue, si bien qu'il est perdant sur le plan spirituel. Ce que Diel résume dans son Symbolisme dans la mythologie grecque concernant Jason :

« Peu confiant en ses propres forces, Jason se lie avec la fille du roi Colchos, Médée, la magicienne. Ce n'est pas une véritable liaison d'âme. Le choix est perversement déterminé par un calcul intellectuellement utilitaire. La magicienne règne sur les forces terrestres à l'aide de la puissance démoniaque. C'est précisément cette forme de domination que Jason aurait dû éviter avant tout. En succombant aux charmes de la magicienne et à la tentation de profiter de son secours, Jason s'apprête à s'assurer le règne et la domination à l'aide des forces « démoniaques » du subconscient, et non pas grâce au combat de purification. A partir de cette résolution, l'issue de l'entreprise s'avère fatale.

Héros défaillant, Jason ne tue pas en combat héroïque le dragon (symbole de sa propre perversion qu'il aurait dû vaincre) ; il l'endort à l'aide d'un philtre préparé par Médée. Il parvient ainsi à s'emparer de la Toison d'or.

Le pouvoir magique, détenu par Médée et utilisé par Jason, symbolise l'insolence à l'égard de l'esprit et de ses exigences, la prétention d'aboutir à la réalisation des intentions les plus exaltées (en l'occurrence la perversion dominatrice), grâce au déchaînement sans scrupule des désirs. Diamétralement opposée à la victoire héroïque, cette réussite perverse implique, symboliquement parlant, le « pacte » avec les démons auxquels il faut vendre son âme.

Le sens de la mission est tourné en dérision. Le trophée qui confère le droit au pouvoir, la Toison d'or, est subtilisé au lieu d'être héroïquement acquis.

En apparence et dans le sens verbal, Jason a accompli les travaux infligés ; suivant la signification symbolique, il a esquivé le travail intérieur et héroïque : la purification. La fin du mythe ne peut que se rapporter à cette situation intérieure et coupable du héros déchu. Les images terminales figurent le châtiment. »

Quant à Médée, il analyse ses actes de la façon suivante :

« La magicienne, devenue Erinye, tue de ses propres mains les enfants issus de leur union. Puisque tous les personnages du mythe possèdent, à l'arrière-plan, une portée symbolique, on peut voir dans ce meurtre – suivant le symbolisme  « enfant-fruit de l'activité (sublime ou perverse) » - l'image de la désolation et de l'anéantissement qui seul subsistent après le passage du dominateur perverti représentant les forces destructrices du subconscient, la magicienne, dont Jason a voulu se servir pour atteindre la vie sublime, est l'instrument fatal de sa punition et de sa souffrance. »

Jason est donc un représentant pervers du monde. Le frère de Médée, assassiné par elle pendant sa fuite, représente symboliquement la vérité réduite au silence. Au lieu de se montrer héroïque, Jason sombre dans la banalisation. Il oublie les besoins de l'âme pour ne s'occuper que de ceux du corps. Il abandonne l'effort évolutif et sera donc châtié à la fin.

Argo Navis, Flammarion, constellation, Ciel de Nuit, Jean-Brice GAYET

" Le pôle austral et les constellations qui l'environnent" vus par l'astronome allemand Johann Elert Bode (1747-1826) mais reproduites dans " Les étoiles et les curiosités du Ciel " de Camille Flammarion - 1882.

Les étoiles de la poupe

Naos

ζ Puppis est une supergéante bleue extrême, l'une des plus brillantes étoiles de la Voie lactée en termes de magnitude absolue. Visuellement, elle est 21 000 fois plus lumineuse que le Soleil mais en intégrant l’ensemble de son spectre (du fait de sa température de surface, la plus grande partie de son rayonnement se situe dans l'ultraviolet), elle devient environ 790 000 fois plus brillante que le Soleil. Par comparaison, à la distance de Sirius, Naos produirait des ombres marquées sur Terre, avec une magnitude apparente de -9, proche de celle d'un quartier de Lune. Mais si elle était placée au centre du Système solaire, la température (d'équilibre) à la distance de la Terre serait comparable à celle de la surface du Soleil, ce qui ferait évaporer les planètes telles des comètes. Les étoiles bleues n’étant jamais très grandes, Naos ne fait pas exception, faisant seulement 20 fois le rayon du Soleil.  

 

Son nom de Naos vient du grec ναύς « navire ». En arabe, elle était appelée Suhail Hadar (سهيل هدار) qui signifie littéralement « l'étoile brillante du sol » en arabe.

 

Son type spectral est O4If, ce qui en fait une étoile exceptionnellement chaude avec une température de surface de 42 400 K. Elle est l'une

des rares étoiles de type O visibles à l'œil nu et c'est l'étoile la plus brillante de la Poupe, avec une magnitude apparente de 2,21. Elle est distante d'environ 1090 années-lumière et sa magnitude visuelle est réduite d'environ 1 magnitude par la poussière interstellaire. Naos est typique des étoiles de type O, avec un vent stellaire extrêmement fort, mesuré à 2.500 km/s, ce qui fait que l'étoile perd plus d'un millionième de sa masse chaque année (environ 10 millions de fois plus que ce que perd le Soleil), créant un « arc de choc » par front d'ionisation en avant de Naos. Le type spectral est O4If indique une étoile chaude et massive brûlant de l'hydrogène, généralement de 40 000 à 44 000 K. Le "f" indique que le spectre a des raies d'émission d'hélium et d'azote ionisés, ce qui n'est pas rare dans les étoiles O chaudes évoluées et généralement identifiées par le profil composite d'émission et d'absorption de la raie spectrale HeII de 468,6 nm. Le "n" (pour nébuleux) indique des raies d'absorption élargies, causées par une rotation rapide de l'étoile (dans le cas de Naos, à plus de 220 km/s à l'équateur). Le "p" est un indicateur spectral général de particularité. Cette combinaison de caractères spectraux est inhabituelle car on s'attend à ce que les étoiles chaudes évoluées tournent relativement lentement après un freinage par un fort vent stellaire, et seules 8 étoiles de ce type sont connues dans la Voie lactée. Le type spectral complique la détermination des paramètres physiques car les raies indicatrices de luminosité spectrale standard sont particulières et ce type d'étoile ne peut pas être entièrement modélisé. L'hélium et l'azote améliorés et la gravité de surface inférieure indiquent un certain degré d'évolution par rapport à la séquence principale faisant de ζ Puppis une supergéante.

 

ζ Puppis s'est formée dans la région de formation des étoiles des Voiles d’où elle s'est déplacée de plus de 400 années-lumière depuis sa naissance, ce qui en fait un bon exemple d'étoile en fuite.

 

Dans plusieurs centaines de milliers d'années, ζ Puppis grossira et sa surface se refroidira progressivement en passant par les types spectraux B, A, F, G, K et M avant de devenir une supergéante rouge. Son rayonnement de sera alors principalement émis dans le spectre visible et ζ Puppis apparaitra depuis la Terre comme l'une des étoiles les plus brillantes du ciel. Dans 2 millions d'années, elle deviendra une géante rouge de type M5 ayant plus de 10 fois sa taille actuelle, avant de finalement exploser en une hypernova si puissante et brillante que même à 1400 années-lumière, elle apparaitra plus brillante que la pleine Lune et pourrait même émettre un sursaut gamma. Un trou noir se formera probablement lors de l'évènement.

Ahadi

π Puppis, également appelé Ahadi, est la deuxième étoile la plus brillante de la constellation avec une magnitude visuelle apparente de 2,7 à 2.8 car c'est une étoile variable semi-régulière  dont la magnitude apparente varie d'un maximum de 2,70 à 2,85.. Elle est située à environ 810 années-lumière (250 parsecs) de la Terre. Il s'agit d'une étoile double avec un compagnon de magnitude 6,86 situé à une séparation angulaire de 0,72 seconde d'arc et un angle de position de 148°.

 

Elle présente une classification stellaire K3 Ib. La classe de luminosité Ib indique qu'il s'agit d'une étoile supergéante de luminosité inférieure qui a consommé l'hydrogène en son cœur, est sortie de la séquence principale et s'est étendue à environ 290 fois le rayon du Soleil.  Sa température externe est d'environ 4 000 K, ce qui lui donne la teinte orange d'une étoile de type K.  Pi Puppis est l'étoile la plus brillante de l'amas ouvert Collinder 135.

Son nom traditionnel Ahadi est dérivé de l'arabe pour « avoir beaucoup d'espoir ». En chinois, elle est la neuvième étoile de l'arc et de la flèche (弧 矢 九 Hú Shǐ jiǔ), en référence à l’astérisme 弧 矢 (Hú Shǐ), signifiant l’Arc et la Flèche, composé de π Puppis, δ Canis Majoris, η Canis Majoris, HD 63032, HD 65456, ο Puppis, k Puppis, ε Canis Majoris et κ Canis Majoris.

Tureis

ρ Puppis, officiellement dénommée Tureis en 2016 par l'UAI d'après une translittération de l'arabe تُرَيْس turays « le bouclier » (nom initialement partagé avec Iota Carinae, qui reçut le nom d'Aspidiske en 2016), est une étoile de magnitude visuelle apparente moyenne de 2,78, soit le troisième membre le plus brillant de la constellation. Elle est située à une distance de 63,5 années-lumière (19,5 parsecs) et représente le prototype de la classe ρ Puppis d'étoiles Am évoluées.

 

Actuellement Rho Puppis s'éloigne du Soleil avec une vitesse radiale de +46,1 km/s (elle a été au plus proche du Soleil il y a environ 394 000 ans quand elle s'est approchée d'environ 11,6 années-lumière (soir 3,6 pc) du système solaire; soit à peu près à la même distance que

Procyon à l'heure actuelle.

 

ρ Puppis  est une variable de type Delta Scuti et présente des pulsations périodiques avec une période unique de 0,14088143 jours, soit 7,1 cycles par jour. Au cours de chaque cycle, la magnitude de l'étoile varie avec une amplitude de 0,15 et sa vitesse radiale varie de 10 km/s. Sa luminosité devient maximale 28,8 minutes après que la vitesse radiale ait été minimale. La température effective de son enveloppe externe est de 6 920 K, soit l'une des plus basses connue pour une variable Delta Scuti.

 

De classification stellaire de F5IIkF2IImF5II, son âge est estimé à environ 2 milliards d'années. Ce format complexe indique que ρ Puppis est une étoile Am, avec des raies relativement faibles de calcium et des raies fortes d'autres métaux. Le type spectral indiqué par la raie calcique k est F5, tandis que celui indiqué par les raies d'absorption des métaux plus lourds est F2. Les chiffres romains indiquent une classe de luminosité de géante brillante (ρ Puppis fait 3,4 fois le rayon du Soleil). La plupart de ces étoiles se trouvent dans des systèmes d'étoiles binaires, mais ρ Puppis semble constituer une exception car aucun compagnon ne lui a pour le moment été découvert. Sa métallicité, enfin, est plus du double de celle du Soleil.

 

ρ Puppis  montre une émission excessive de rayonnement infrarouge, suggérant qu'il existe un disque circumstellaire de poussière en orbite autour de l’étoile. De température moyenne d'émission à 85 K, sa séparation orbitale de l'étoile hôte serait de 50 UA.

Tau Puppis

τ Puppis est une étoile de magnitude visuelle apparente de +2,95 situé à une distance d'environ 182 années-lumière (56 parsecs). Il s'agit d'un système binaire spectroscopique dont les deux composants orbitent l'un l'autre avec une période de 1 066,0 jours (2,9 ans) et une excentricité faible de 0,090.

 

Le composant principal de ce système a une classification stellaire K1 III. Une classe de luminosité «III» indique qu’elle s'est transformée en géante après avoir épuisé l'hydrogène en son cœur et est sortie de la séquence principale. Son rayon physique serait d'environ 27 fois celui du Soleil. Il semble tourner lentement, avec une vitesse de rotation projetée de 2,2 km/s. La température de son enveloppe externe est d'environ 4500 K, lui donnant une teinte orangée d'une étoile froide de type K.

Argo Navis, Mercator, Ciel de Nuit, Jean-Brice GAYET

La constellation Argo Navis sur le Globe Céleste de Mercator de 1551 (Collection d'Harvard)

Essaims Météoritiques de la Poupe

Les Pi Puppides

L'essaim des Pi puppides est associé à la comète périodique 26P/Grigg-Skjellerup. La pluie de météoroïdes est visible entre le 15 et le 28 avril avec un pic aux environs du 23/24 avril mais seulement les années voisines de la date du passage au périhélie de la comète parente, la dernière ayant eu lieu en 2003. Cependant, la planète Jupiter a depuis repoussé le périhélie de la comète au-delà de l'orbite terrestre, et il est probable que l'intensité de la pluie, déjà faible, soit modifiée dans le futur.

Les Pi puppides tiennent leur nom du fait que leur radiant se situe à proximité de  π Puppis dans la constellation de la Poupe, ce qui la rend visible uniquement aux observateurs du ciel austral. Elles furent découvertes en 1972 et ont été observées tous les 5 ans environ — à chaque passage au périhélie de la comète — mais souvent avec une faible intensité.

Les Puppides / Vellides

Visibles du 1er au 15 décembre avec un pic le 7 décembre, il s'agit là encore d'une pluie de météroïdes relativement faible avec un ZHR de 10 dont l'origine n'est pas connue. 

Son radiant est à 123° d'azimut et à -15° de déclinaison, visible seulement depuis l'hémisphère sud.

puppis UAI.jpg

Roger Sinnott & Rick Fienberg, Sky and Telescopes

Page créée le 25/11/2020

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