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Constellation

         du BOUVIER

Le Bouvier (Bootes) est l'une des plus anciennes constellations du ciel.

Il est déjà mentionné dans l'Odyssée d'Homère, il y a de cela plus 3000 ans, et était connu auparavant comme un berger,  témoignage céleste de l'une des premières occupations de l'Homme.

Haut dans le ciel à la fin du printemps et au début de l'été, le Bouvier, le berger, conduit ses animaux devant lui, vers des pâturages plus verts dans le nord. Mais ce n'est pas un berger ordinaire, et il est en charge d'un étrange équipage céleste, composé de deux ours (Ursa Major et Ursa Minor), de deux lions (Leo et Leo Minor), d'un lynx (Lynx), d'une girafe (Camelopardalis) et d'un dragon ( Draco.)  Avec l'aide de ses deux chiens, (Canes Venatici), il les maintient en mouvement toute la nuit dans un cercle éternel autour de l'étoile polaire, Polaris.

Les constellations du Bouvier et des Chiens de Chasse. Planche d'A Celestial Atlas comprenant une série de trente cartes illustrées par une description scientifique de leur contenu et accompagnées de catalogues d'étoiles et d'exercices astronomiques. Alexander Jamieson. 1822

Bouvier, Bootes, Constellation, Ciel de Nuit

MYTHOLOGIE

Dans la Babylone antique, les étoiles du Bélier étaient connues sous le nom de Shu.Pa et représentaient  le dieu Enlil, qui était le chef du panthéon babylonien et le patron des agriculteurs.

Dans l'Égypte Antique, le Bélier semble avoir représenté un antérieur d'animal, ressemblant suffisamment à celui d'un bœuf pour avoir été dénommé "la patte avant du bœuf" par Alessandro Berio dans son ouvrage La Rivière Céleste. Identification des constellations de l'Egypte antique. 

Patte avant offerte, la cuisse d'abord, comme la «viande de bœuf la plus prisée»

Patte avant offerte, la cuisse d'abord, comme la «viande de bœuf la plus prisée»

Le nom Boötes est mentionné pour la première fois dans la littérature par Homère (dans l'Odyssée) en tant que point de référence céleste pour la navigation, décrit comme «tardif» ou «lent à disparaître», et traduit par «laboureur».

ἥμενος, οὐδέ οἱ ὕπνος ἐπὶ βλεφάροισιν ἔπιπτεν Πληιάδας τ᾽ ἐσορῶντι καὶ ὀψὲ δύοντα Βοώτην Ἄρκτον θ᾽, ἣν καὶ ἄμαξαν ἐπίκλησιν καλέουσιν, ἥ τ᾽ αὐτοῦ στρέφεται καί τ᾽ Ὠρίωνα δοκεύει, οἴη δ᾽ ἄμμορός ἐστι λοετρῶν Ὠκεανοῖο·

 Ulysse, joyeux, déploya les voiles: il dirigeait le gouvernail avec art, et le sommeil ne tombait pas sur ses paupières. Il contemplait les Pleïades, le Bouvier, lent à disparaître et l'Ourse, qu'on appelle aussi le Chariot, qui tourne sur elle-même, observant Orion, et qui seule craint l'Océan.

Si cette constellation est connue sous ce nom depuis Aratus de Soles (poète grec du IIIᵉ siècle av. J.-C.. Sans être lui-même versé en astronomie, il a composé un long poème didactique sur l'astronomie, Les Phénomènes) et Ptolémée (astronome et astrologue grec qui vécut à Alexandrie (Égypte), auteur de plusieurs traités scientifiques, qui ont exercé une grande influence sur les sciences occidentales et orientales dont l'un est le traité d’astronomie connu sous le nom d’Almageste), il n'est pas certain de qui ce bouvier est la représentation.

Les deux versions principales font référence, pour la première, à Philomelos,  fils de Déméter, déesse des moissons, et frère jumeau de Plutus, un laboureur qui conduisait les sept bœufs (septem triones) de la constellation de la Grande Ourse et de la Petite Ourse à l'aide de ses deux chiens Chara et Astérion (de la constellation des Chiens de chasse).  Ceci est corroboré par le nom grec de la constellation, qui signifiait "conducteur de bœuf" ou "berger". Les anciens Grecs voyaient dans la "Grande Ourse" une "Charrue" comme une charrette à bœufs. Les bœufs étaient liés à l'axe polaire, et le Bouvier perpétuait la rotation des cieux.

La seconde version dit du Bouvier qu'il était Jasion, un héros Curète qui, inventant la charrue pour assurer sa subsistance, s'assura ainsi des sentiments de Cérès qui le considérait déjà comme un de ses favoris. C'est cette même Déesse qu'est Cérès/Déméter qui le plaça dans le ciel.

Dans une autre lecture, la constellation est identifiée à Arcas (Ἀρκάς, chasseur devenu roi d'Arcadie, honoré pour avoir enseigné aux gens les arts du tissage et de la cuisson du pain) et également appelée Arcas et Arcturus, fils de Zeus et Callisto.

Arcas a été élevé par son grand-père maternel Lycaon, chez qui Zeus est allé un jour déjeuner. Pour vérifier que l'invité était vraiment le roi des dieux, Lycaon tua son petit-fils et prépara un repas fait de sa chair. Zeus l'a découvert et, furieux, transforma Lycaon en loup et redonna vie à son fils. Entre-temps, Callisto avait été transformée en une ours par Hera, l'épouse de Zeus, qui était en colère contre l'infidélité de Zeus. Ceci est corroboré par le nom grec du Bouvier, Arctophylax, qui signifie "Le Gardien (surveillant) de l'Ours"

Callisto, sous la forme d'un ours, failli être tuée par son fils,qui chassait. Zeus la sauva, l'emmenant dans le ciel où elle devint Ursa Major, "la Grande Ours". Arcturus, le nom de l'étoile la plus brillante de la constellation, vient du mot grec signifiant "gardien de l'ours".

Parfois, Arcturus est décrit comme conduisant les Chiens de Chasse à proximité et conduisant les ours de la Grande Ourse et de la Petite Ourse. 

Bouvier Bootes Constellation Ciel de Nuit

"Bootes, Canes Venatici, Coma Berenices and Quadrans Muralis", planche 10 du Miroir d'Uranie, un ensemble de cartes célestes accompagnées d'un traité familier d'astronomie par Jehoshaphat Aspin. Londres. Carte astronomique, tirage sur carton. 1825. Eau-forte, coloriée à la main

Une dernière version, enfin, décrit le Bouvier comme un vigneron nommé Icarius qui invita Bacchus à inspecter ses vignes, lequel lui révéla le secret de la fabrication du vin. Icarius invita ses amis à déguster le breuvage, mais ils en burent trop et ne se réveillèrent que le lendemain. Pensant qu'Icarius avait tenté de les empoisonner, ils l'assassinèrent dans son sommeil. Maera, le chien d'Icarius, mena Erigone, la fille d'Icarius devant la dépouille de son père, où ils se suicidèrent alors. Zeus choisi de les honorer tous les trois en les plaçant dans le ciel comme constellations ; Icarius le Bouvier, Erigone la Vierge et Maera le Petit Chien ou le Grand Chien. 

Plusieurs Constellations, aujourd'hui obsolètes, furent construites à partir de certaines étoiles du Bouvier. Le nord du Bouvier a parfois été nommé Quadrant Mural, constellation créée en 1795 par l'astronome Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande (1732-1807) qui souhaitait placer dans les cieux son principal outil de travail. C'était une constellation près de Beta du Bouvier, construite à partir d'étoiles de faible magnitude (les plus brillantes atteignant la 5ème magnitude) appartenant au Bouvier Oriental, à l'Hercule occidental et au Dragon. Lalande a travaillé notamment avec Nicole-Reine Lepaute (mathématicienne et astronome française née Étable, le 5 janvier 1723 à Paris et morte dans la même ville le 6 décembre 1788. Elle est, avec Caroline Herschel et la marquise du Châtelet, une des principales femmes scientifiques du siècle des Lumières) et d'autres pour prédire le retour en 1758 de la comète de Halley. Le Quadrant Mural s'appelait à l'origine Le Mural (par Jean Fortin dans son Atlas Céleste de 1795) et il ne lui a été donné le nom de Quadrans Muralis que dans l'Uranographia de 1801 de Johann Bode.

Cette constellation a disparu depuis mais elle a laissé son nom aux Quadrantides, un essaim de météores provenant de cette partie du ciel au début du mois de janvier.

Mons Mænalus, représentant le Mont Mainalos dans le Péloponnèse, a été créé par Johannes Hevelius en 1687 au pied de la constellation. La montagne est nommée d'après le fils de Lycaon, Maenalus (Mainalos). La montagne, l'un des terrains de chasse de Diane, était également un lieu saint pour Pan. Le Mont Mainalos est visible en bas à droite sur la représentation ci-dessous, sous le pied du Bouvier.

Bouvier, Bootes, Constellation, Ciel de Nuit

Le Bouvier et le Mont Mainalos de Johannes Hevelius, dans le Johannis Hevelii prodromus astronomiae (également connu sous le nom d'Uranographia) par Johannes Hévélius. 1690.

Les étoiles du Bouvier

Arcturus

α Boötis, Arcturus, est l'étoile la plus brillante de la constellation du Bouvier. Avec Spica et Denebola, elle fait partie de l'astérisme du Triangle du Printemps et, par extension, fait également partie du Grand Diamant avec l'étoile Cor Caroli. Vue de la Terre, elle semble être positionnée presque au pôle nord galactique.

Le nom traditionnel d'Arcturus dérive du grec ancien Ἀρκτοῦρος (Arktouros) qui signifie « le Gardien de l'Ours » (ἄρκτος (arktos), « l'ours » et οὖρος (ouros), « l'observateur, le gardien »). L'étoile est connue sous ce nom depuis au moins l'époque d'Hésiode, vers 700 avant JC.  En astronomie chinoise, cette étoile est appelée Dajiao. Elle représente à elle seule un astérisme, qui symbolise le Roi Céleste, nom manifestement donné par la luminosité de l'astre dans le ciel. En hawaïen, Arcturus se nomme Hokule'a ("l'Etoile du Bonheur"). Elle est l'étoile zénithale de l'île principale de Hawaii, qui permettait aux navigateurs venant de l'hémisphère sud de rejoindre aisément le groupe des îles Sandwich.

Une tradition astronomique associe Arcturus au mythe d'Arcas, qui était sur le point de tuer sa propre mère Callisto avec son arc lors d'une chasse, cette-dernièer ayant été transformée en ours. Zeus avait évité leur destin tragique imminent en catastérisant Arcas en constellation du Bouvier, appelé Arctophylax " le Gardien de l'Ours " par les Grecs, et sa mère en Grande Ourse (en grec Arctos " l'Ours "). 

Aratos de Sole dit dans ses Phénomènes que l'étoile Arcturus se trouvait au-dessous de la ceinture d'Arctophylax, alors que selon Ptolémée (dans l'Almageste) elle se trouvait entre ses cuisses.

Une tradition alternative associe le nom à la légende d'Icarius (cf. supra). Il est dit qu'Icarius est devenu Arcturus, tandis que son chien, Maira, est devenu Canicula (Procyon), bien que "Arcturus" ici puisse être utilisé dans le sens de la constellation plutôt que de l'étoile.

Avec une magnitude absolue de -0,30, Arcturus est, avec Vega et Sirius, l'une des étoiles les plus lumineuses du voisinage du Soleil : elle est environ 110 fois plus lumineuse que le Soleil dans le visible, alors qu'elle émet une grande partie de sa lumière dans l'infrarouge ; ainsi sa luminosité totale est d'environ 180 fois celle du Soleil. Avec une magnitude de -2,2 dans la bande J en proche infrarouge, seules Bételgeuse (-2,9) et R Doradus (-2,6) sont plus lumineuses. Son rendement inférieur en lumière visible est dû à une efficacité de rayonnement moindre du fait d'une température de surface inférieure à celle du Soleil.

Avec une magnitude visuelle apparente de −0,05, Arcturus est l'étoile la plus brillante de l'hémisphère céleste nord et la quatrième étoile la plus brillante du ciel nocturne, après Sirius (−1,46 magnitude apparente), Canopus (−0,72) et α Centauri (magnitude combinée de −0,27). Cependant, α Centauri AB est une étoile binaire, dont les composants sont tous deux plus faibles qu'Arcturus. Cela fait d'Arcturus la troisième étoile individuelle la plus brillante, juste devant α Centauri A (officiellement nommé Rigil Kentaurus), dont la magnitude apparente est de −0,01. Ainsi, en 1635 le mathématicien et astronome français Jean-Baptiste Morin a pu observer Arcturus en journée avec un télescope, ce qui était une première pour une étoile autre que le Soleil ou un supernova.

Arcturus n'est située qu'à 36,7 années-lumière (11,26 parsecs). En raison de sa proximité, Arcturus a un mouvement propre élevé de deux secondes d'arc par an, supérieur à toutes les étoiles de première magnitude à l'exception d'α Centauri. Ainsi, dans l'antiquité, Arcturus était plus proche du centre de la constellation. Elle se déplace rapidement (122 km/s) par rapport au Soleil, et se rapproche de nous. La distance la plus courte surviendra dans environ 4000 ans. Arcturus fait partie d'un groupe d'étoiles (le Flux d'Arcturus) dont la vitesse (100 km/s) et l'abondance d'éléments lourds, suggère que ces étoiles proviennent d'une petite galaxie qui serait entrée en collision et aurait fusionné avec la Voie lactée il y a 5 à 8 milliards d'années (ce groupe est composé de 52 autres étoiles de ce type).

Arcturus est une géante rouge évoluée de classification stellaire K0 III qui a épuisé son noyau d'hydrogène et s'est éloignée de la séquence principale, âgée de 6 à 8,5 milliards d'années. Les mesures astérosismologiques permettent le calcul direct de la masse et du rayon, donnant des valeurs de 0,8 ± 0,2 M☉ et 27,9 ± 3,4 R☉, alors que les modèles suggèrent plutôt qu'elle soit légèrement plus grande que le Soleil tandis que le rapport isotopique de l'oxygène pour une étoile ayant subit sa première drague donnerait une masse de 1,2 M☉.

 

L'étoile présente une activité magnétique qui chauffe les structures coronales et elle subit un cycle magnétique de type solaire d'une durée probablement inférieure à 14 ans. Un champ magnétique faible a été détecté dans la photosphère avec une intensité d'environ un demi gauss. L'activité magnétique semble se situer le long de quatre latitudes et est modulée en rotation. 

 

 

Nekkar

 

β Boötis est une géante âgée de 240 à 251 millions d'années et de magnitude visuelle apparente de 3,5, qui marque la tête du Bouvier, le berger. Elle est située à environ 225 années-lumière (69 parsecs) et, à cette distance, la magnitude de l'étoile est réduite de 0,06 à cause de l'extinction causée par le gaz et la poussière intergalactiques. Son nom traditionnel Nekkar ou Nakkar dérive du nom arabe de la constellation : Al Baḳḳār « Le Berger ». Elle fait plus de trois fois la masse du Soleil et plus de 21 fois son rayon avec une masse estimée entre 3,24 et 5,0 ± 1,5 masses solaires

De classification stellaire de G8 IIIa, elle rayonne environ 170 à 194 fois plus de luminosité que le Soleil depuis son enveloppe externe avec une température effective de 4 932 K, ce qui lui donne la lueur jaune d'une étoile de type G. Sa période de rotation est estimée à environ 200 jours et ses pôles sont inclinés de 28 ° ± 6 ° par rapport à la ligne de visée depuis la Terre.

En 1993, le satellite ROSAT a observé une éruption de rayons X de Beta Boötis qui a libéré environ 1,7 × 10^32 erg. C'était la première observation de ce type pour une étoile de ce type (ie. à faible activité). Cet éclat pourrait être expliquée par une étoile compagne naine de type M non encore observée.

 

Seginus

γ Boötis est une binaire variable de type Delta Scuti située à environ 85 années-lumière, de période de 1,13 heure. Sa luminosité varie entre les magnitudes +3,02 et +3,07. γ Boötis forme le composant primaire ou «A» du système (officiellement dénommé Seginus).

Gamma Boötis portait le nom traditionnel Ceginus avant de s’appeler Seginus, de cheguius ou theguius, apparemment lié à des erreurs de transcription latine d'une traduction arabe du nom grec du Bouvier.  γ Boötis s’est aussi appelée Haris à Bečvář, nom dérivé du nom arabe de la constellation du Bouvier, Al-Haris Al-Sama, signifiant «  Le Garde du Nord ». Dans le Calendarium de son catalogue des étoiles, Al Achsasi al Mouakket' désignait γ Boötis par Menkib al Aoua al Aisr (منكب العواء الأيسر - mankibu lʿawwaaʾi lʾaysar), qui a été traduit en latin par Humerus Sinister Latratoris, signifiant « L'épaule Gauche de l'Aboyeur ».  Dans l'astronomie chinoise, γ Boötis était appelée « L'indicateur Scintillant » (招搖, Zhāoyáo), car cette étoile représentait à elle seule l'astérisme du « Manoir Racine ».

Princeps

 

δ Boötis est une étoile double située à environ 121,8 années-lumière (37,3 parsecs) parfois appelée signifiant prince ou premier en latin. L'origine de ce nom n'est pas claire, et elle apparaît généralement plutôt dans un contexte astrologique. La magnitude visuelle apparente de cette étoile est de 3,5, ce qui la rend visible à l'œil nu même pendant une Pleine Lune. Son nom chinois est « La Septième Etoile Des Sept Excellences » (七公 七, Qī Gōng qī), faisant référence à 七公 (Qī Gōng), l’astérime des Sept Excellences composé de δ Boötis, 42 Herculis, τ Herculis, φ Herculis, χ Herculis, ν1 Boötis et μ1 Boötis.

 

δ Boötis est une paire d'étoiles situées à proximité l'une de l'autre et partageant un mouvement commun dans l'espace, ce qui suggère qu'il s’agit d’un système binaire. En se fondant sur leur séparation angulaire, elles ont une séparation projetée de 3800 unités astronomiques (UA) et, si elles sont liées gravitationnellement, elles mettent au moins 120 000 ans pour achever une orbite.

 

Le composant le plus brillant a une classification stellaire G8 III, ce qui signifie qu'il a épuisé l'approvisionnement en hydrogène de son noyau et a évolué en géante. Elle a un rayon de plus de dix fois le rayon du Soleil et une  métallicité basse. Son enveloppe externe a une température effective de 4 847 K, ce qui lui donne la teinte jaune caractéristique d'une étoile de type G.

Le composant secondaire a une classification stellaire G0 V, ce qui indique qu'il s'agit d'une étoile de la séquence principale dont les propriétés physiques sont similaires à celles du Soleil. Sa magnitude visuelle apparente est de 7,81, ce qui la rend beaucoup moins lumineuse que le composant A.

 

 

Izar

 

ε Boötis est une binaire pouvant être résolue avec un petit télescope. Elle portait les noms traditionnels Izar, Mirak et Mizar et a été nommé Pulcherrima par Struve. Izar, Mirak et Mizar sont des translittérations de  l'arabe إزار ʾizār (« La Voile ») et المراق al-maraqq («  Les Reins »), Pulcherrima signifiant « plus beau » en latin.

 

Al Achsasi Al Mouakket l’a désignée comme Mintek al Aoua (منطقة العوّاء minṭáqa al awwa) dans le catalogue des étoiles de son Calendarium, ce qui a été traduit en latin par Cingulum Latratoris, signifiant « La Ceinture de l’Aboyeur ». Dans l'astronomie chinoise, ε Boötis est « La Première Etoile De La Lance Céleste »  (梗 河 一, Gěng Hé yī), faisant référence à l’astérisme  梗 河 (Gěng Hé) « la Lance Céleste », composé d'Epsilon Boötis, Sigma Boötis et Rho Boötis.

ε Boötis se compose d'une paire d'étoiles avec une séparation angulaire de 2,852 ± 0,014 secondes d'arc avec un angle de position de 342.9° ± 0.3°. Le composant le plus lumineux (A) a une magnitude visuelle apparente de 2,37, le rendant facilement visible à l'œil nu. Le composant le plus faible (B) est à une magnitude de 5,12, qui en lui-même serait également visible à l'œil nu. Ils sont situés à environ 203 années-lumière (62 parsecs) de la Terre ce qui signifie que la paire a une séparation projetée de 185 unités astronomiques, et qu'elles orbitent l'une sur l'autre avec une période d'au moins 1 000 ans.

 

Le membre le plus brillant a une classification stellaire de type K0 II-III, ce qui signifie qu’il s’agit d’une étoile assez évoluée dans son évolution stellaire, ayant déjà épuisé l’hydrogène en son cœur. Avec plus de quatre masses solaires, elle s'étend à environ 33 fois le rayon du Soleil en émettant une luminosité 501 fois supérieure à celle du Soleil. Cette énergie est rayonnée de son enveloppe externe  à une température effective de 4 550 K, ce qui lui donne la teinte orange d'une étoile de type K.

L'étoile compagnon a une classification A2 V,  càd une étoile de la séquence principale qui génère de l'énergie par la fusion thermonucléaire de l'hydrogène en son cœur. Cette étoile tourne rapidement, avec une vitesse de rotation projetée de 123 km/s. Au moment où le petit compagnon aura atteint le point actuel du compagnon principal dans son évolution, le plus grand des deux aura perdu une grande partie de sa masse en se transformant en nébuleuse planétaire et aura évolué pour devenir une naine blanche. La paire aura essentiellement changé de rôle: l'étoile la plus brillante devenant une naine brune, tandis que le petit compagnon brillera comme une géante.

Bode, Bouvier, Bootes, constellation, ciel de nuit

le Bouvier vu par l'astronome allemand Johann Elert Bode (1747-1826) en 1801. Sur 20 grandes gravures sur cuivre Bode a inclus plus de 17 000 étoiles, bien plus que n'importe quel atlas précédent. Il y a représenté plus de 100 constellations, contre 88 officiellement reconnues aujourd'hui. Certains qui sont apparus dans cet atlas pour la première fois, mais qui ne sont pas officiellement reconnus aujourd'hui, comprennent le chat, la presse à imprimer, le ballon Montgolfier et le générateur électrique (constellations alors récemment inventées par Hevelius et Lacaille). Bode avait également inclus 2 500 « nébuleuses », cataloguées par William Herschel.

essaims météoritiques DU BOUVIER

Les quadrantides

Les Quadrantides (QUA) surviennent de façon annuelle en janvier avec un taux horaire zénithal (ZHR) qui peut être aussi élevé que celui de deux autres pluies de météorites les plus riches, les Perséides en août et les Géminides en décembre, mais les Quadrantides sont plus rarement observées que les deux autres essaims, car leur intensité maximale est extrêmement forte mais courte, ne durant parfois que quelques heures. De plus, leurs météoroïdes sont assez faibles (magnitude moyenne 3-6 mag). Son radiant se situe au bord nord de la constellation du Bouvier, non loin de la Grande Ourse, entre l'extrémité du manche de la casserole de la Grande Ourse et le quadrilatère des étoiles marquant la tête de la constellation du Dragon. 

Contrairement à la plupart des essaims qui proviennent de comètes, les Quadrantides proviennent d'un astéroïde, l'astéroïde 2003 EH1, qui met 5,52 ans à orbiter une fois autour du soleil. Il est possible que 2003 EH soit une «comète morte» ou un nouveau type d'objet appelé « comète de roche »  (elle pourrait être liée à la comète C / 1490 Y1 qui a été observée par les astronomes chinois, japonais et coréens il y a environ 500 ans).

2003 EH1 a été découvert le 6 mars 2003 par le Lowell Observatory Near-Earth Object Search (LONEOS). 2003 EH1 est un petit astéroïde - son diamètre ne mesure que trois kilomètres environ et c'est l'astronome Peter Jenniskens qui a réalisé que 2003 EH1 était la source des Quadrantides.

les Bootides de juin


La pluie d'étoiles filantes des Bootides de juin est active chaque année du 26 juin au 2 juillet, avec un pic le 27 juin. Généralement, la pluie est très faible, mais des pics occasionnels produisent une centaine de météores ou plus par heure. La source des Bootides de juin est la comète périodique 7P / Pons-Winnecke. Ses météoroïdes touchent l'atmosphère terrestre à une vitesse de 18 km/s, et sont donc considérés comme lents.

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Roger Sinnott & Rick Fienberg, Sky and Telescopes

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