top of page

Constellation

         du COCHER

Avec la pointe de la corne du taureau perçant sa cheville, le Cocher est assis à califourchon sur la Voie lactée. Son nom, Auriga, vient du latin «  le conducteur de char », et la constellation représente le casque pointu porté par les anciens aurigae, la figure étant souvent représentée tenant les rênes de ses chevaux.

On dit que le Cocher représente l'inventeur grec du char à quatre chevaux (le quadrige), Erichthonius (également Erechtheus), qui utilisa son char lors de nombreuses batailles avant de devenir devenu roi d'Athènes. Il a élevé au ciel pour honorer ses actions et sa dévotion à la déesse Athéna.

Constellation du Cocher dans le Johannis Hevelii prodromus astronomiae (également connu sous le nom d'Uranographia) par Johannes Hevelius. 1690.

Auriga Hevelius
Auriga Cocher Tyrion

Auriga, Le Cocher, dans le Sky Atlas 2000.0 de Tirion

Constellation en partie circumpolaire et à la forme caractéristique d’hexagone, le Cocher est une constellation de l'hémisphère nord, parfois aussi appelée Érichton. L'astronome grec Ératosthène l'assimilait au légendaire roi d’Athènes, Érichthonius, mi-homme mi-serpent, fils d’Héphaïstos et de Gaïa, élevé par la déesse grecque Athéna. Ce dernier était célèbre pour être un grand amateur de courses de char et serait l’inventeur du quadrige, immortalisé dans Ben Hur.

 

Thou hast loosened the necks of thine horses, and goaded their flanks with affright,
To the race of a course that we know not on ways that are hid from our sight.
As a wind through the darkness the wheels of their chariot are whirled,
And the light of its passage is night on the face of the world.


Algernon Charles Swinburne. Erechtheus, a tragedy- 1876

Auriga Swin.png

Auriga le conducteur de char était aussi un chevrier, et a été représenté depuis l'antiquité avec une chèvre dans les bras. Mas n'importe quelle chèvre ! Il s'agit d'Amalthée, qui a allaité Zeus enfant (Jupiter) et dont la corne est devenue la Corne d'Abondance. Lorsque Jupiter est devenu roi des dieux, il l'a placée par gratitude dans le ciel (catastérisée) en sécurité, protégée dans les bras d'Auriga, transformée en étoiles (Capella).

Si les chinois et les mésopotamiens y voyaient un chariot, la constellation du Cocher était curieusement souvent représentée par un homme sans char portant une chèvre et suivi par trois chevreaux.  Il est possible que sa représentation remonte aux babyloniens, qui la prénommaient Rubiki (le chariot). 

Auriga Hevelius

Constellation Auriga du Johannis Hevelii prodromus astronomiae (également connu sous le nom d'Uranographia) par Johannes Hevelius. On voit bien la chèvre et ses chevraux sur l'épaule. 1690.

MYTHOLOGIE

La première représentation des étoiles du Cocher sous la forme d'une constellation se trouve en Mésopotamie, appelée GAM, qui représentait un cimeterre ou une crosse. Cependant, il n’est pas certain que GAM ait représenté la constellation dans son ensemble ou uniquement Capella (alpha Aurigae); l'astérisme s'appelait alternativement Gamlum ou MUL.GAM dans le MUL.APIN.

La crosse du Cocher a ensuite représenté un troupeau de chèvres ou un berger. Elle était formée de la plupart des étoiles brillantes de la constellation actuelle, à l'exception d'Elnath, traditionnellement assignée à la fois au Taureau et à Auriga.

Les astronomes bédouins créèrent des constellations qui représentaient des groupes d'animaux, où chaque étoile représentait un animal. Ce troupeau de chèvres fut porté dans la tradition astronomique grecque, bien qu'il soit devenu plus tard associé à un conducteur de char en même temps qu’un berger.

Dans la mythologie grecque, le Cocher est souvent identifié comme Erichthonius, le héros mythologique d'Athènes, le fils chthonien d'Héphaïstos élevé par la déesse Athéna. La légende veut qu’Erichthonius soit l'inventeur du quadrige, char qu’il aurait créé à l'image du char du Soleil et qu'il utilisa dans la bataille contre l'usurpateur Amphictyon, l'événement qui fit de lui le roi d'Athènes. Le héros athénien se consacra alors à Athéna et, peu de temps après, Zeus l'éleva dans le ciel nocturne en hommage à son ingéniosité et de ses actes héroïques.

Selon la Bibliotheca (la Βιβλιοθήκη, `` Bibliothèque '', également connue sous le nom de Bibliothèque de Pseudo-Apollodore (recueil de mythes grecs et de légendes héroïques composé de trois livres, généralement datés du premier ou deuxième siècle après JC.), Athéna rendit visite au dieu forgeron Héphaïstos pour lui demander de lui forger des armes, mais Héphaïstos fut aveuglé de désir et tenta de séduire la déesse dans son atelier. Déterminée à maintenir sa virginité, Athéna s'enfuit, poursuivie par Héphaïstos. Ayant rattrapé Athéna, il essaya de la violer, mais elle le repoussa et, pendant la lutte, son sperme tomba sur la cuisse d’Athéna. Dégoûtée, elle l'essuya avec un bout de laine (ἔριον, erion) et la jeta à terre (χθών, chthôn) ; Erichthonius est né de cette semence tombée à terre. Athéna, souhaitant élever l'enfant en secret, le plaça dans une petite boîte et, voulant s’assurer que personne ne le découvrirait jamais, donna la boîte aux trois filles de Cecrops, le roi d'Athènes  (Herse, Aglaurus et Pandrosus) tout en les gardant de ne jamais ouvrir la boîte. Pandrosus obéit, mais Herse et Aglaurus, prisent d’une curiosité dévorante, finirent par ouvrir la boîte qui contenait le nourrisson et futur roi, Erichthonius (« troubles nés de la terre », selon une autre étymologie). Les sœurs furent terrifiées par ce qu'elles virent dans la boîte car elles ne purent déterminer s’il s’agissait d’un serpent enroulé autour d'un bébé ou d’un enfant à moitié humain et à moitié serpent. Devenues folles, elles se jetèrent de l'Acropole (bien que d’autres récits évoquent qu'elles furent tuées par le serpent).

Une version alternative de l'histoire raconte qu'Athéna laissa la boîte à la garde des filles de Cecrops alors qu'elle était allée chercher une montagne de calcaire de la péninsule de Pallène qui devait être utilisée dans la construction de l'Acropole. En son absence, Aglaurus et Herse ouvrirent la boîte mais un corbeau les vit faire et alla aussitôt en informer Athéna, qui, ivre de colère, laissa tomber la montagne qu'elle portait, et qui devint le mont Lykabettos. Comme dans la première version, Herse et Aglaurus devinrent folles et se jetèrent d'une falaise.

Devenu adulte, Erichthonius chassa Amphictyon qui avait usurpé le trône de Cranaus douze ans plus tôt et devint roi d'Athènes. Il épousa Praxithea, une naïade, et eut un fils, Pandion I. Au cours de sa vie, Athéna le protégea à maintes reprise ; il fonda le festival panathénaïque en son honneur (Les Panathénées du grec ancien : Παναθήναια étaient des festivités religieuses et sociales de la cité d'Athènes qui avaient lieu du 23 au 30 du mois d’hécatombéon — premier mois de l’année attique, équivalent à la deuxième moitié du mois de juillet) et installa une statue en bois de la déesse sur l'Acropole. Selon la Chronique de Parian, il apprit à son peuple à atteler les chevaux et à les utiliser pour tirer des chars, pour faire fondre l'argent et pour labourer la terre avec une charrue. On a dit qu'Erichthonius était boiteux des pieds et qu'il inventa le quadrige pour se déplacer plus facilement. Et on dit aussi qu'il a souvent concouru en tant que conducteur de char dans des jeux du stade.

 

Le serpent est son symbole, et il est représenté sur la statue d'Athéna du Parthénon comme le serpent caché derrière le bouclier. Le bâtiment le plus sacré de l'Acropole d'Athènes, l'Erechtheum, lui est dédié.

Dans une version alternative du mythe, le Cocher est décrit comme étant Myrtilos (grec ancien: Μυρτίλος). Myrtilos était un héros divin, fils d'Hermès. Sa mère est dite alternativement être une Amazone (Theobule ou Myrto), Phaéthuse (une des filles de Danaos), une Nymphe ou une femme mortelle nommée Clymène, Clytie ou Cléobule.

 

Myrtilos était le conducteur de char du roi Œnomaos  (Οἰνόμαος, Oἱnómaos, « homme de vin »). Dans la mythologie grecque, le roi Œnomaos de Pise à Elis, sur la côte nord-ouest du Péloponnèse, était le père d'Hippodamie et le fils d'Arès. Craignant une prophétie qui affirmait qu'il serait tué par son gendre, il tua dix-huit prétendants de sa fille Hippodamie après les avoir vaincus lors de courses de chars et apposa leurs têtes sur les colonnes de bois de son palais.

 

À la veille de la fatidique course de chevaux qui déciderait du mariage entre Pélops, un nouveau prétendant, et Hippodamie, Myrtilos fut approché par Pélops (ou, dans certains récits, par Hippodamia) qui lui demanda d’entraver les efforts de son maître pour gagner la course. Pelops offrit à Myrtilos le privilège de la première nuit avec Hippodamie en guise de pot-de-vin.

 

Myrtilos, qui était secrètement amoureux d’Hippodamie mais qui avait trop peur de demander sa main à son père, accepta et sabota le char du roi en remplaçant les goupilles en bronze par des fausses en cire d'abeille. Œnomaos perdit la vie dans l'accident qui suivit, maudissant Myrtilos alors qu'il mourait. Peu de temps après, Myrtilos essaya de séduire Hippodamie mais cette-dernière courut s’éplorer auprès de Pélops. Bien que Myrtilos lui rappela leur marché, Pélops, enragé, assassina Myrtilos en le jetant dans la mer au large des côtes orientales du Péloponnèse, qui fut plus tard appelée la mer de Myrto ou mer Myrtoenne en l'honneur de sa mémoire. Sa dépouille fut récupérée et déposée au temple d'Hermès où il fut honoré par des sacrifices annuels.

À sa mort, Myrtilos maudit à son tour Pélops, et cette malédiction hantera les fils de Pélops, notamment Atrée, Thyeste, Agamemnon, Aegisthe, Ménélas, Oreste et Chrysippe.

 

L'association du Cocher et de Myrtilos est soutenue par les représentations de la constellation qui montrent parfois un char, celui de Myrtilos ayant été détruit lors d’une course l’opposant aux prétendants d’Hippodamia.

Auriga Fortin Flamsteed

Constellations du Cocher, de la Girafe, de Persée, du Lynx et de la Grande Ourse.

Carte des étoiles de 1776. Atlas Céleste de Flamsteed de Fortin

Une autre version du mythe du Cocher est celle d’Hippolyte, le fils de Thésée.

Hippolyte fut confié à sa naissance à sa grand-mère paternelle Éthra de Trézène, dont le père Pitthée, reconnu pour sa sagesse, l'éleva tandis que Thésée se remariait avec Phèdre.

Vice-roi, Hippolyte vouait un culte particulier à Artémis. Mais Aphrodite, jalouse de cette adoration et de le voir mépriser son amour, décida de se venger ; elle rendit Phèdre, sa belle-mère, amoureuse de lui. Repoussée par Hippolyte, Phèdre se suicida de désespoir, non sans avoir laissé à son mari une lettre dans laquelle elle accusait Hippolyte de lui avoir fait violence.

Thésée, prêtant foi aux dires de Phèdre, maudit Hippolyte et le chassa d’Athènes. Il demanda à Poséidon, qui lui devait trois vœux, de tuer son fils. Hippolyte partit en exil sur son char le long de la côte de Trézène, où il vit sortir de l'écume blanche des flots un monstre à forme de taureau et de serpent qui affola ses chevaux. Incontrôlables, ceux-ci s'emballèrent et entraînèrent Hippolyte sur les rochers où il trouva la mort.

 

Selon Ovide, Asclépios rendit la vie au jeune homme à la demande d'Artémis. Elle ira alors le chercher aux Enfers en se couvrant d'un nuage puis conduisit Hippolyte en Italie, dans son sanctuaire d'Aricie au bord du lac de Némi, où elle changea son nom en Virbius (« deux fois homme »). Il devint roi du Latium et s'installa près du lac de Némi, où il institua le culte de Diane Aricine (Artémis).

 

Ainsi, pour les habitants de Trézène (ancienne cité grecque du Péloponnèse, sur la côte nord de l'Argolide qui a donné son nom à un village, appelé Damalas ou Damala jusqu'en 19292, date à laquelle il a été rebaptisé du nom de la ville antique dont les ruines se trouvent à proximité. Jean Racine y situe sa tragédie Phèdre), Hippolyte est devenu la constellation du Cocher. Les jeunes filles lui dédient une boucle de leur chevelure, à leur mariage. 

Une apparition accidentelle d'Auriga dans la mythologie grecque est celle des membres du frère de Médée. Dans le mythe de Jason et des Argonautes, Médée tua son frère et le démembra, jetant les parties de son corps dans la mer, représentées par la Voie lactée. Chaque étoile individuelle représente un membre différent (voir pour plus de détails la constellation de la Poupe).

 

Indépendamment de la représentation spécifique d'Auriga, il est au final probable que la constellation ait été créée par les anciens Grecs pour commémorer l'importance du char dans leur société.

Auriga Bayer

Gravure du 17e siècle du Cocher extraite de l'Uranométrie, un atlas d'étoiles publié en 1603 par l'astronome allemand Johann Bayer (Uranometria Omnium Asterismorum). Il contenait un total de 51 cartes d'étoiles, tracées en utilisant les observations les plus précises de l'époque. Ce fut le premier atlas d'étoiles à utiliser des grilles de référence sur ses cartes, et le premier à utiliser des lettres grecques pour identifier des étoiles individuelles, bien qu'il ait conservé les représentations mythologiques traditionnelles des constellations.

Capella est associée à la chèvre Amalthée, qui allaita Zeus enfant. Elle forme un astérisme avec les étoiles Epsilon Aurigae, Zeta Aurigae et Eta Aurigae, dont les deux dernières sont connues sous le nom de Haedi ("les chevraux" en latin). Bien que le plus souvent associée à Amalthée, Capella a parfois été associée au propriétaire d'Amalthée, une nymphe. Le mythe de la nymphe dit que l'apparence hideuse de la chèvre, ressemblant à une Gorgone, était en partie responsable de la défaite des Titans, parce que Zeus portait sa peau comme son égide.

Il est curieux de noter qu’il n’est pas évident de comprendre en quoi consistait exactement l’égide chez les poètes épiques. Son étymologie naturelle (aigís signifie également « peau de chèvre ») incline à faire penser qu'il s'agit d'un bouclier recouvert d'une peau de chèvre. Elle est évoquée à plusieurs reprises dans l’Iliade, où l'épithète principale de Zeus est αἰγίοχος / aigíokhos, qui signifie « qui tient ou secoue l'égide » et que les philologues interprètent comme « Porte-Égide ».

 

L'égide est l'œuvre d'Héphaïstos — ou, chez Hésiode, de Métis, pour sa fille Athéna. Au chant II (v. 446-449), Homère la décrit ainsi :

« la précieuse égide, inaltérable et pure,

D'où pendillaient cent franges merveilleusement tressées,

Tout en or fin, et dont chacune valait bien cent bœufs.. »

 

Au chant V (v. 738-742), la représentation diffère sensiblement :

 

« [Athéna] jeta sur ses épaules l'effrayante égide

Aux poils mouvants, où s'étalaient, en un grand rond, Déroute,

Et Discorde et Vaillance et Poursuite glaçant les cœurs,

Elle porte en son centre la tête de Gorgone, ce monstre épouvantable,

Terrible, grimaçant, signe de Zeus le Porte-Égide. »

Ce n'est que plus tard que les commentateurs y virent la peau d'Amalthée, nourrice de Zeus. À la mort d'Amalthée, Zeus aurait en effet pris sa peau pour en revêtir son égide.

 

L'astérisme contenant les trois chèvres était initialement une constellation distincte; cependant, Ptolémée fusionna le conducteur de char et les chèvres dans l'Almageste au 2ème siècle. Auparavant, Capella était parfois considérée comme sa propre constellation (notamment par Pline l'Ancien et Manilius) et appelée Capra, Caper ou Hircus, toutes liées à son statut d '«Etoile de la Chèvre». Zeta Aurigae et Eta Aurigae étaient appelées les « chevraux » par Cléostrate, (Κλεόστρατος) un astronome grec du Ve siècle av. J.-C. originaire de Ténédos, né vers -520 ou -548 et mort en -432, contemporain de l’astronome chaldéen Nabû-rimânni et de Thalès de Milet, dont il fut peut-être disciple. Il est considéré comme celui qui a introduit le zodiaque et le premier a avoir introduit un calendrier solaire en Grèce.

Auriga Sidney Hall Miroir d'Uranie

"Auriga", planche 7 du Miroir d'Uranie, un ensemble de cartes célestes accompagnées d'un traité familier d'astronomie par Jehoshaphat Aspin. Londres. Carte astronomique, tirage sur carton. 1825. Eau-forte, coloriée à la main.

Les étoiles du Cocher

Capella

 

α Aurigae (α Aur), est l'étoile la plus brillante de la constellation, la sixième étoile la plus brillante du ciel nocturne et la troisième la plus brillante de l’hémisphère céleste nord après Arcturus et Vega. Elle est circumpolaire pour les observateurs au nord de 44 ° N. Son nom, signifiant «petite chèvre» en latin, représente la chèvre Amalthée. Capella est relativement proche, à 42,9 années-lumière (13,2 pc). C'est l'une des sources de rayons X les plus brillantes du ciel, que l'on pense provenir principalement de la couronne de Capella Aa (cf. infra).

Bien qu'il semble ne s'agir d'une seule étoile à l'œil nu, Capella est en fait un système quadruple d'étoiles organisé en deux paires binaires, composées des étoiles Capella Aa, Capella Ab, Capella H et Capella L. La paire principale, Capella Aa et Capella Ab, est composée de deux étoiles géantes jaune vif, toutes deux environ 2,5 fois plus massives que le Soleil. La secondaire paire, Capella H et Capella L, est située à environ 10 000 unités astronomiques (UA) de la première et est composée de deux naines rouges faibles, petites et relativement froides. Capella Aa et Capella Ab ont épuisé leur cœur d'hydrogène, et se refroidissent en se dilatant, quittant la séquence principale. Elles sont sur une orbite circulaire très étroite distante d'environ 0,74 UA, avec une orbite de 104 jours. Capella Aa est la plus froide et la plus lumineuse des deux, de classe spectrale K0III ; elle est 78,7 ± 4,2 fois plus lumineuse que le Soleil et fait 11,98 ± 0,57 fois son rayon. Etoile rouge vieillissante, elle fusionne l'hélium au carbone et à l'oxygène dans son noyau. Capella Ab est légèrement plus petite et plus chaude, de classe spectrale G1III; elle est 72,7 ± 3,6 fois plus lumineuse que le Soleil avec 8,83 ± 0,33 rayons solaires. Elle se trouve dans le Trou de Hertzsprung (Le Trou de Hertzsprung est une zone du diagramme Hertzsprung – Russell qui porte le nom d'Ejnar Hertzsprung, qui a remarqué le premier l'absence d'étoiles dans la région du diagramme Hertzsprung – Russell entre le type spectral A5 et G0 et entre +1 et −3 magnitudes absolues (cad entre le haut de la séquence principale et la zone des géantes rouges de plus de 1,5 masse solaire). Le trou correspond à une région transitoire du diagramme H-R. Les étoiles qui s'y trouvent n'y passent que quelques milliers d'années, à rapporter aux dizaines de millions d'années de leur existence totale ; lorsqu'une étoile traverse le trou de Hertzsprung au cours de son évolution, cela signifie qu'elle a terminé la fusion nucléaire de type proton-proton en son cœur, mais que la fusion n'a pas encore débuté dans les couches intermédiaires).

 

Capella était l'étoile la plus brillante du ciel nocturne il y a 210 000 ans à 160 000 ans avant notre ère, avec une magnitude apparente d'environ -1,8 et à cette époque, Aldébaran et elle étaient situées assez près l'une de l'autre dans le ciel et se rapprochaient des étoiles du pôle Nord. Le bâtiment J du site précolombien de Monte Albán, dans l'État d'Oaxaca au Mexique, a été construit vers 275 avant JC, avec une orientation différente des autres structures du complexe ; ses marches ont été alignées perpendiculairement au lever de Capella (au moment de la construction du site), de sorte qu'une personne regardant par une porte sur le bâtiment lui aurait fait face. Capella y était importante puisque son Lever Héliaque avait lieu le jour du où le soleil passait directement au-dessus de Monte Albán.

 

Le Lever Héliaque ou Lever Stellaire d'une étoile définit le moment où elle est brièvement visible à l'aube au-dessus de l'horizon Est, juste avant le lever du soleil. Ce moment survient annuellement, tandis que le Soleil « dérive » vers l'est (d'environ 1⁄365,24219 de l'orbite terrestre - donc de presque un degré - par jour solaire) le long de l'écliptique (le plan de l'orbite terrestre). Historiquement, le Lever Héliaque le plus important était celui de Sirius, car c’était un élément important du calendrier égyptien (cf infra). Le lever des Pléiades annonçait par exemple le début de la saison de la navigation dans la Grèce antique, les Grecs utilisant la navigation céleste.

Des constellations contenant des étoiles qui se lèvent et se couchent ont été incorporées très tôt dans les premiers calendriers ou zodiaques. Les Sumériens, les Babyloniens, les Égyptiens et les Grecs ont tous utilisé des Levers Héliaques pour leurs calendriers fondés sur l’activité agricole.

En Egypte ancienne, nouvelle année du calendrier civil de 365 jours (Wep Renpet) correspondait au Lever Héliaque de Sirius (ie son retour dans le ciel nocturne). L’écart entre les deux Levers Héliaques de Sirius représentait une «année sothique» ; en raison de sa position à environ 40 ° de l'écliptique, ce moment survenait (au Caire) le 19 juillet (sur le calendrier julien) et correspondait à peu près au début de l'inondation annuelle du Nil (jusqu’à la construction des Haut et Bas Barrage d'Assouan). Le manque d'années bissextiles de ce calendrier entraînait un décalage de l'événement d'un jour tous les quatre ans environ, et les enregistrements astronomiques de ce déplacement ont conduit à la découverte du Cycle Sothique.

Le Cycle Sothique ou Période Caniculaire est une période de 1 461 années civiles égyptiennes de 365 jours chacune ou de 1 460 années juliennes d'une durée moyenne de 365¼ jours chacune. Au cours d'un cycle sothique, l'année de 365 jours perd suffisamment "de temps" pour que le début de son année coïncide à nouveau avec le Lever Héliaque de Sirius (ancien égyptien: Spdt ou Sopdet, 'Triangle'; grec: Σῶθις, Sō̂this). Il s'agit d'un aspect important de l'égyptologie, particulièrement en ce qui concerne les reconstructions du calendrier égyptien et de donc de l’Histoire Egyptienne. Les enregistrements astronomiques de ce décalage ont permis l'établissement ultérieur des calendriers Julien et Alexandrin plus précis.

 

Capella marque traditionnellement l'épaule gauche du cocher éponyme de la constellation, ou, selon Ptolémée, la chèvre que le cocher porte. Dans l’œuvre de Bayer (l’Uranométrie, de 1603), Capella marque le dos du conducteur de char. Les trois Haedi étaient identifiés comme une constellation distincte par Pline l'Ancien et Manilius, et s'appelaient Capra, Caper ou Hircus, toutes étant liées à leur statut d'"Etoiles de la Chèvre".  Ptolémée a fusionné le conducteur de char et les chèvres au 2ème siècle dans l’Almagèste.

Comme nous l’avons vu ci-dessus, l'étoile représentait la chèvre Amalthée qui allaita Zeus dans la mythologie grecque. C'était cette même chèvre dont la corne, après avoir été accidentellement cassée par Zeus, a été transformée en Corne d'Abondance, qui se remplissait de tout ce que son propriétaire désirait. Bien que le plus souvent associée à Amalthée, Capella a parfois été associée au propriétaire d'Amalthée, une nymphe. Le mythe de la nymphe dit que l'apparence hideuse de la chèvre, ressemblant à une Gorgone, était en partie responsable de la défaite des Titans, après que Zeus ait écorché la chèvre et l'ait portée comme son égide.

Dans les récits médiévaux, elle portait le nom inhabituel d’Alhajoth (également orthographié Alhaior, Althaiot, Alhaiset, Alhatod, Alhojet, Alanac, Alanat, Alioc), qui (en particulier le dernier) peut être une dérive de son nom arabe, العيوق, al-cayyūq. Cayyūq n'a pas de signification claire en arabe, mais pourrait être une forme arabisée du grec αίξ "la chèvre", comme l’évoque le grec moderne Αίγα, le féminin de la chèvre. Pour les Bédouins du Néguev et du Sinaï, elle s’appelle Capella al-'Ayyūq ath-Thurayyā "Capella des Pléiades", nom lié à son rôle de signalement de la position de cet astérisme. Un autre nom en arabe était Al-Rākib "le conducteur", une traduction du grec.

Pour les anciens Baltes, Capella était connue sous le nom de Perkūno Ožka "la Chèvre du tonnerre", ou Tikutis. Alors que dans le folklore macédonien slave, Capella était Jastreb "le faucon", volant haut dans le ciel et prêt à fondre sur la Mère Poule (les Pléiades) et le Coq (Nath).

Dans la mythologie hindoue, Capella était considérée comme le cœur de Brahma, Brahma Hṛdaya.

Dans l'astronomie chinoise traditionnelle, Capella faisait partie de l'astérisme 五 車 (Wŭ chē : les cinq chars), qui se composait de Capella, Beta Aurigae, Theta Aurigae, Iota Aurigae et de Beta Tauri. Puisque il s’agissait de la deuxième étoile de cet astérisme, elle porte le nom chinois 五 車 二 (Wŭ chē èr),le"deuxième des cinq chars".

En Quechua, elle était connue sous le nom de Colça ; les Incas tenaient l'étoile en haute estime.

Les Hawaïens considéraient Capella comme faisant partie d'un astérisme Ke ka o Makali'i («Le canot écope de Makali'i») qui les aidait à naviguer en mer. Appelé Hoku-lei "couronne d'étoiles", il a formé cet astérisme avec Procyon, Sirius, Castor et Pollux. Dans le folklore tahitien, Capella était Tahi-ari'i, l'épouse de Fa'a-nui (Auriga) et la mère du prince Ta'urua (Vénus) qui fait naviguer son canoë à travers le ciel.

Dans l'astronomie inuite, Capella, avec Menkalinan (Beta Aurigae), Pollux (Beta Geminorum) et Castor (Alpha Geminorum), formaient la constellation de Quturjuuk, «les clavicules», les deux paires d'étoiles formant chacune un os. Utilisée pour la navigation et le comptage du temps la nuit, la constellation était connue de l'Alaska à l'ouest du Groenland. Les Gwich'in ont vu Capella et Menkalinan former des shreets'ą ą vidzee, l'oreille droite de la grande constellation circumpolaire Yahdii, qui couvrait une grande partie du ciel nocturne et dont l'orientation facilitait la navigation et le comptage du temps.

 

Dans la mythologie aborigène australienne pour le peuple Boorong de Victoria, Capella était Purra, le kangourou, poursuivi et tué par les jumeaux (Gemini), Yurree (Castor) et Wanjel (Pollux). Le peuple Wardaman du nord de l'Australie connaissait l'étoile sous le nom de Yagalal, une écaille de poisson de cérémonie, liée à Guwamba le barramundi (Aldebaran) (le Barramundi est un nom aborigène de la région de Rockhampton dans le Queensland australien signifiant poisson aux grandes écailles Les barramundis sont généralement de couleur gris-vert pâle avec des reflets cuivrés. Ils peuvent mesurer jusqu'à 2 m de long et peser jusqu'à 60 kg mais le poids moyen est de 5 à 6 kg. Ils ont la forme typique des perches, à savoir deux nageoires dorsales et une tête concave).

Auriga Bode 1801, Constellation, Jean-Brice GAYET, Ciel de Nuit

Auriga (le Cocher) vue par l'astronome allemand Johann Elert Bode (1747-1826) en 1801.  Sur 20 grandes gravures sur cuivre Bode a inclus plus de 17 000 étoiles, bien plus que n'importe quel atlas précédent. Il y a représenté plus de 100 constellations, contre 88 officiellement reconnues aujourd'hui. Certains qui sont apparus dans cet atlas pour la première fois, mais qui ne sont pas officiellement reconnus aujourd'hui, comprennent le chat, la presse à imprimer, le ballon Montgolfier et le générateur électrique (constellations alors récemment inventées par Hevelius et Lacaille). Bode avait également inclus 2 500 « nébuleuses », cataloguées par William Herschel.

Menkalinan

 

Beta Aurigae est une étoile binaire de magnitude visuelle apparente de 1,9, ce qui en fait le deuxième membre le plus brillant de la constellation après Capella. Selon les données d’Hipparcos, sa distance est estimée à 81,1 années-lumière (24,9 parsecs), avec une marge d'erreur d'une demi-année-lumière.

Elle porte le nom traditionnel de Menkalinan, dérivant de l'arabe منكب ذي العنان, Mankib ḏī l-cInnān et signifiant « l'Épaule du Porte-rênes ». Le nom de Menkalinan a été approuvé par l'Union astronomique internationale le 20 juillet 2016.

En astronomie chinoise, elle est connue sous le nom de 五 車 三 (« la troisième étoile des cinq chars ») dans l'astérisme de 五 車 (Wǔ Chē), représentant cinq chars, composé de β Tauri, ι Aurigae, Capella, β Aurigae et θ Aurigae.

 

Bien que Beta Aurigae soit un système d'étoiles binaires, elle apparaît comme une seule étoile dans le ciel nocturne. Les deux étoiles sont deux sous-géantes à revêtement métallique de type A qui ont à peu près la même masse et le même rayon. Les étoiles de type A sont des étoiles chaudes de teintes bleu-blanc (comme Véga ou Sirius), brûlant plus brillamment et avec plus de chaleur que le Soleil, qui est une étoile de séquence principale de type G2. Elles commencent à passer du stade de combustion d'hydrogène au stade de combustion d'hélium, et deviennent progressivement de « vraies » étoiles géantes, comme Aldébaran. Le système Beta Aurigae AB est un système binaire spectroscopique à éclipses ; la magnitude apparente combinée varie sur une période de 3,96 jours entre +1,89 et +1,94 (cad que toutes les 47,5 heures, l'une des étoiles éclipse partiellement l'autre du point de vue de la Terre.

À une séparation angulaire de 13,9 ± 0,3 secondes d'arc avec un angle de position de 155 ° se trouve une étoile dont la magnitude est 8,5 plus faible que la paire AB, semblant être un candidat membre de Beta Aurigae, ce qui en ferait un système triple. Appelée Beta Aurigae C, il s’agit d’une naine rouge, se trouvant à approximativement 330 UA de la paire AB. Il semble qu’elle soit la source de l'émission de rayons X du système. Il est possible que le système de Beta Aurigae soit un membre du Courant d’Etoiles de la Grande Ourse.

 

 

Alnath

 

Cette étoile avait initialement deux désignations Bayer: β Tauri et γ Aurigae. Ptolémée considérait que l'étoile était partagée avec le Taureau et Johann Bayer lui a attribué une désignation dans les deux constellations mais lorsque les limites de la constellation moderne ont été fixées en 1930, la désignation γ Aurigae a été abandonnée.

 

Le nom traditionnel Elnath, diversement El Nath ou Alnath, vient du mot arabe النطح an-naţħ, qui signifie « Le Coup » (ie de corne du taureau). Comme dans beaucoup d'autres noms d'étoiles arabes (mais pas tous), l'article ال est translittéré littéralement comme el, malgré le fait que dans la prononciation arabe, il est assimilé au n suivant; il peut également être omis: Nath. Son nom n’a été officialisé qu’en 2016 par l’UAI.

Un autre de ses noms arabes est Al Kab dhil Inan, « le Talon du Porte-rênes ».

 

En astronomie chinoise, elle est connue sous le nom de 五 車 五 (Wǔ Chē Wǔ) : « le cinquième des cinq chars ») dans l'astérisme de 五 車 (Wǔ Chē), représentant cinq chars, composé de β Tauri, ι Aurigae, Capella, β Aurigae et θ Aurigae.

 

Géante de classe B avec une luminosité de 700 fois L☉, la magnitude absolue d'Elnath est de -1,34. Elle se situe à environ 130 années-lumière. C'est une étoile à mercure et manganèse, ou étoile HgMn, c’est-à-dire un type d'étoile non magnétique de type chimique particulier, dont le spectre est caractérisé par une forte raie d'absorption du mercure ionisé une fois (Hg+). Cependant, le manque de signature forte de mercure, ainsi que des niveaux notablement élevés de silicium et de chrome, ont conduit certains auteurs à proposer une autre classification, y compris comme une "étoile SrCrEu" ou même une étoile Ap (Les étoiles Ap et Bp sont des étoiles chimiquement particulières (d'où le «p») de types A et B qui présentent une surabondance de certains métaux, tels que le strontium, le chrome et l'europium avec parfois des surabondances plus importantes de praséodyme et de néodyme. Ces étoiles ont une rotation beaucoup plus lente que la normale pour les étoiles de type A et B, bien que certaines présentent des vitesses de rotation allant jusqu'à environ 100 kilomètres par seconde).

Delta Aurigae

δ Aurigae est visible à l'œil nu avec une magnitude visuelle apparente de 3,71. Située à environ 126 années-lumière (39 parsecs) de la Terre), cette étoile est l'homonyme des Delta Aurigides, une pluie de météores qui se produit entre le 6 et le 15 octobre. Le point rayonnant de cette pluie passe de plusieurs degrés au sud de l'étoile.

 

Delta Aurigae est une binaire spectroscopique : des décalages Doppler périodiques dans le spectre de l'étoile indiquent un mouvement orbital. La composante visible de ce système est une étoile géante avec une classification stellaire de K0 III. Elle présente 11 fois le rayon du Soleil et brille avec 62 fois la luminosité du Soleil. Cette énergie est rayonnée depuis l'enveloppe extérieure de l'étoile à une température effective de 4 786 K. Cette température donne à l'étoile sa lueur orange, d'une étoile de type K. Delta Aurigae a une période orbitale de 1 283,4 jours (3,514 ans) et une excentricité de 0,231.

 

Dans l'astronomie indienne, δ Aurigae est connue sous le nom de Prajapati, du sanscrit प्रजापति prajāpati " Le Seigneur des Etres Créés".

Dans l’astronomie chinoise, elle est appelée 八 穀 一 (Bā Gǔ yī), « La Première Etoile des Huit Types de Semences », et se réfère au riz, 八 穀 (Bā Gǔ) étant un astérisme composé de δ Aurigae, ξ Aurigae, 26 Camelopardalis, 14 Camelopardalis, 7 Camelopardalis, 9 Aurigae, 11 Camelopardalis et 31 Camelopardalis qui signifie « Les huit types de semences ».

 

 

Haedus

 

η Aurigae est une étoile de magnitude visuelle apparente de 3,18 (visible à l'œil nu) située à d'environ 243 années-lumière (75 parsecs) du Soleil.

Avec Zeta Aurigae, elle représente l'un des chevraux de la chèvre Capella, dont elle tire son nom latin traditionnel Haedus II ou Hoedus II, du latin haedus " chevrau " (Zeta Aurigae étant Haedus I). Elle portait également le nom traditionnel moins courant Mahasim, de l'arabe المِعْصَم al-miʽşam "Le Poignet" (du conducteur de char), qu'elle partageait avec Thêta Aurigae. Son nom a été officialisé en 2016 par l'UAI au sein du WGSN, qui a approuvé les noms Haedus pour Eta Aurigae et Saclateni pour Zeta Aurigae A.

 

Dans l’astronomie chinoise, son nom est 柱 三 (Zhǔ sān), La Troisième Etoile Des Piliers. 柱 (Zhù), qui signifie Piliers, fait référence à un astérisme composé d'Eta Aurigae, d'Epsilon Aurigae, de Zeta Aurigae, d'Upsilon Aurigae, de Nu Aurigae, de Tau Aurigae, de Chi Aurigae et de 26 Aurigae.

 

Vieille de 39 millions d'années, η Aurigae est une étoile plus grande que le Soleil, d’un poids de plus de cinq M☉ et d’une taille de plus de trois R☉. Son spectre est de type B3V, ce qui correspond a une étoile de la séquence principale de type B qui génère son énergie grâce à la fusion nucléaire de l'hydrogène en son cœur. Son rayonnement est de 955 L☉ et son atmosphère externe à une température effective de 17 201 K. Elle tourne avec une période de rotation de seulement 1,8 jours.

 

 

Sadatoni

 

ζ Aurigae est une étoile binaire située à environ 790 années-lumière (240 parsecs). Avec une magnitude visuelle apparente combinée de 3,75, elle est suffisamment brillante pour être vue à l'œil nu. Ses deux composantes sont désignées Zeta Aurigae A (officiellement nommée Saclateni, une vieille faute d'orthographe de "Sadatoni") et B.

 

Le système portait les noms traditionnels Haedus I (également Hoedus) et Sadatoni (rarement Saclateni). C'était l'un des deux haedi (latin : «chevraux») de la chèvre Capella, l'autre étant Haedus II, Eta Aurigae. Le nom Sadatoni vient de l'arabe الساعد الثاني as-sācid aθ-θānī "le deuxième bras (du conducteur de char)". Le nom traditionnel rare Azaleh est partagé (sous la forme Hassaleh) avec Iota Aurigae. Son nom a été avalisé en 2016 par l'AIU lors du WGSN en Saclateni pour le composant Zeta Aurigae A et Haedus pour Eta Aurigae.

 

En chinois, elle s’appelle 柱 二 (Zhù èr), « La Deuxième Etoile Des Piliers ». 柱 (Zhù), qui signifie Piliers, fait référence à un astérisme composé de Zeta Aurigae, Epsilon Aurigae, Eta Aurigae, Upsilon Aurigae, Nu Aurigae, Tau Aurigae, Chi Aurigae et 26 Aurigae.

 

 

Zeta Aurigae est une binaire à éclipses avec un plan orbital orienté proche de la ligne de visée de la Terre : l'inclinaison de ce système est estimée à 87,0 °. Par conséquent, une éclipse d'une étoile par l'autre se produit à chaque orbite, provoquant une diminution de la magnitude à +3,99. La période orbitale du système est de 972 jours (2,66 ans), avec une excentricité de 0,4. Le composant principal, Zeta Aurigae A, est une étoile géante ou super géante brillante de type K. Son compagnon, Zeta Aurigae B, est une étoile de la séquence principale de type B de classification stellaire B5 V ou B7 V.

 

Zeta Aurigae a été reconnue comme une binaire spectroscopique par William Hammond Wright lors de l'analyse de plaques photographiques prises à l'observatoire Lick entre 1898 et 1908. La première orbite a été déterminée en 1924 par William Edmund Harper à l'aide de mesures prises à l'Observatoire fédéral (ses résultats étant très similaires aux déterminations les plus récentes). Harper avait également remarqué que la nature composite du spectre avait disparu sur une plaque lorsque le primaire de type K était le plus proche du soleil, indiquant une éclipse possible ; la nature éclipsante du système a été confirmée par Guthnick et Schneller et indépendamment par Hopmann en 1932.

 

Hasseleh

 

Avec une magnitude visuelle apparente de 2,7, ι Aurigae est suffisamment brillante pour être facilement visible à l'œil nu. Les mesures de parallaxe donnent une estimation de sa distance d'environ 490 années-lumière (150 parsecs) du Soleil. Sa magnitude absolue de -2,3 et elle a une luminosité de 700 L☉. Classée comme une géante brillante particulièrement lumineuse, sa lumière est pourtant en partie "éteinte" (bloquée) par des nuages ​​de poussière intra-galactiques à distance d'Iota Aurigae, avec une réduction de magnitude d'environ 0,6. Depuis 1943, son spectre sert de point d'ancrage stable. La température effective de l'enveloppe externe est de 4 160 K, ce qui est plus froid que la température effective du Soleil et donne à Iota Aurigae la teinte orange d'une étoile de type K.

 

Elle portait le nom traditionnel Al Kab, abréviation de Kabdhilinan, de l'arabe كعب ذي العنان kaʽb ðīl-ʽinān (Kabdhilinan) " la cheville du porte-rêne (ie. du conducteur de char)".

Elle porte pour la première fois  le nouveau nom d'Hassaleh dans l'atlas d'Antonín Bečvář datant de 1951. L'origine et la signification du nom n'ont pas été découvertes malgré une recherche approfondie, et aucun lien avec aucune langue n'a été découvert. Pourtant le Groupe de travail de l'AIU sur les noms d'étoiles (WGSN) a approuvé le nom propre Hassaleh pour cette étoile.

Dans l’astronomie chinoise, elle est connue comme 五 車 « La Première Etoile Des Cinq Chars ».

 

ι Aurigae est un émetteur de rayons X faible avec une luminosité de rayons X d'environ 1,8 × 1027 ergs / s. Cette émission provient très probablement de boucles transitoires de plasma dans l'atmosphère externe d'Iota Aurigae, qui ont une température d'environ 3 millions de K. Il s'agit d'une étoile variable suspectée, bien que cette variabilité reste non confirmée.

Auriga UAI.jpg

Roger Sinnott & Rick Fienberg, Sky and Telescopes

bottom of page