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Constellation

         du  POISSON VOLANT

Volans, le Poisson volant est une petite constellation de l’hémisphère Sud, localisée au sud de la Carène, dont le nom est une forme abrégée de son nom original, Piscis Volans.

Volans représente un type de poisson tropical qui peut sauter hors de l'eau et glisser dans les airs sur les ailes.

Sur les premières cartes célestes, le Poisson volant était souvent représenté comme accompagnant le navire Argo Navis et poursuivi par le poisson prédateur représenté par la constellation adjacente de la Dorade (Dorado). 

Constellation du Poisson Volant dans le Johannis Hevelii prodromus astronomiae (également connu sous le nom d'Uranographia) par Johannes Hévélius. 1690.

Argo Navis, Hevelius, Constellation, Jean-Brice GAYET, Ciel de Nuit

Photographie de la constellation par Akira Fuji (@David malin)

Superposition UAI Jean-Brice Gayet

Constellations Australes

Les constellations autour du pôle Sud n'étant pas observables au nord de l'équateur par les peuples de l'antiquité tels ques les Babyloniens, les Grecs, les Chinois, les Indiens ou les Arabes et les constellations modernes du Ciel austral ne furent définies que récemment, notamment par les navigateurs hollandais lors d’un âge d’or de l’exploration par les Pays-Bas allant du début du XVIe au début du XVIIIe siècle. Ainsi, Volans fut l'une des douze constellations créées par Petrus Plancius à partir des observations des navigateurs Pieter Dirkszoon Keyser et Frederick de Houtman lors de de leur voyage aux Indes orientales en 1595 (première expédition néerlandaise en Indonésie), et elle apparue pour la première fois sur un globe céleste de 35 cm de diamètre publié en 1597 (ou 1598, à la fin du XVIe siècle) à Amsterdam par les cartographes néerlandais Petrus Plancius et Jodocus Hondius. Plancius appela la constellation Vliegendenvis (poisson volant) et elle fut popularisée après sa première représentation sur l'atlas céleste Uranometria de Johann Bayer de 1603 sous le nom de Piscis Volans. John Herschel proposa ultérieurement d’en réduire le nom à un mot en 1844, soulignant que Lacaille lui-même avait abrégé ses constellations.  

 

Les 12 constellations du sud créées par les Pays-Bas incluent Apus, Chamaeleon, Dorado, Grus, Hydrus, Indus, Musca, Pavo, Phoenix, Triangulum Australe, Tucana et Volans. 

Pupis, Le Poupe, Tirion, Jean-Brice GAYET, Ciel de Nuit

Les limites de la Poupe dans l'Atlas du Ciel 2000.0 de Tirion

Histoire

La cartographie des premiers temps modernes - à la fois en tant que science et art - occupa une place très particulière dans l'histoire de la cartographie aux Pays-Bas aussi bien chez les Néerlandais que chez les Flamands. Du point de vue national et international, les premiers cartographes, géographes, explorateurs et navigateurs néerlandais modernes jouèrent un rôle historique très important contribuant à révolutionner et à façonner les connaissances cartographiques, géographiques, géodésiques, d'arpentage, de navigation, hydrographiques, cosmographiques et astronomiques du monde moderne tel que nous le connaissons aujourd'hui.  Cette période, étendue de la fin du XVIe à une grande partie du XVIIe siècle (de 1570 à 1670) a été appelée « l'âge d'or de la cartographie des Pays-Bas (néerlandais et flamand) » et est considéré comme l'une des périodes les plus remarquables de l'histoire de la cartographie et de la géographie en général. Le concept d'atlas dans son sens moderne et le genre de l'Atlas à part entière furent une idée originale et parmi les contributions pionnières des premiers cartographes, géographes et cosmographes néerlandais modernes, notamment de Gerardus Mercator (qui utilisa pour la première fois le terme « atlas » pour une collection de cartes) et Abraham Ortelius (qui est souvent reconnu comme le créateur du premier véritable atlas au sens moderne du terme). 

 

Pendant cette période, les peuples de langue néerlandaise en sont venus à dominer l'art et l'industrie de la cartographie (de la cartographie baroque en particulier), âge durant lequel ils fournirent des cartes et les tables géographiques à presque toute l'Europe. En tant que composante à part de l'art néerlandais moderne, certaines œuvres cartographiques de l'âge d'or sont également considérées comme des chefs-d'œuvre artistiques (notamment les atlas monumentaux tels que le Theatrum Orbis Terrarum (le Théâtre du Globe Terrestre), considéré en cartographie comme le premier atlas moderne, le Speculum Orbis Terrarum (le Miroir du monde), Spieghel der Zeevaerdt (le Miroir du Marin), l'Atlas Mercator-Hondius, l'Atlas Blaeu-Van der Hem, l'Atlas Maior, l'Atlas van Loon, l'Atlas Klencke ou le Harmonia Macrocosmica). Les cartes et les globes publiés pendant cette période, d'abord principalement à Anvers puis plus tard à Amsterdam, " se distinguèrent non seulement par leur précision par rapport aux connaissances de l'époque, mais aussi par leur richesse d'ornementation, une combinaison de science et d'art rarement surpassée dans l'histoire de la cartographie. " (James A. Welu, 1987) 

Durant cet âge d'or de l'exploration et de la découverte des Pays-Bas (allant de 1590 à 1720), utilisant leur expertise dans les affaires, la cartographie, la construction navale, le voyage en mer et la navigation, les Néerlandais voyagèrent aux quatre coins du monde et laissèrent leur trace de leur langage dans les noms de nombreux endroits. Leurs voyages ont abouti à la cartographie puis à la découverte par le public d’immenses terres largement inconnues, de grandes étendues d’eaux et de cieux lointains, imprimant durablement leur marque, car, au lieu de garder secrètes leurs découvertes, les navigateurs les publièrent, de sorte que les cartes se multiplièrent librement et que pendant près de 200 ans, les Néerlandais dominèrent le commerce mondial.

 

Les navires hollandais ne se contentèrent pas que de transporter des marchandises ; ils ouvrirent également des échanges de connaissances, les réseaux commerciaux des sociétés transnationales néerlandaises (comme la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) et la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (WIC / GWIC)) fournissant une infrastructure accessible aux personnes ayant un intérêt scientifique pour le monde exotique. 

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L’astronome par Jan Vermeer, v. 1668. La profession d'astronome est symbolisée par le globe céleste, en l’occurrence celui de Jodocus Hondius. 

L'astronome

 

L'Astronome et Le Géographe sont les deux seuls tableaux de Vermeer parvenus jusqu'à nous ayant comme sujet un homme seul. Il a longtemps été considéré que le modèle était le drapier et naturaliste delftois Antoni van Leeuwenhoek, un ami du peintre, qui acquit le titre de « géomètre » en 1669, l'année de la réalisation de la toile mais cette identification a été remise en question en raison du rapprochement avec un portrait avéré du savant peint par Jan Verkolje daté de 1686 et actuellement conservé au Rijksmuseum avec lequel l'astronome de Vermeer entretient des dissemblances physiques que l'écart d'âge seul ne peut pas expliquer.

Ce portrait est une illustration parfaite de ce qui a été évoqué ci-dessus concernant le mélange de l'art et des sciences durant cet âge d'or de la cartographie. L'astronome y est entouré d'attributs de sa profession :

  • Le globe céleste vers lequel il tend la main a été identifié comme celui réalisé par Jodocus Hondius en 1597 évoqué au premier chapitre de cette page : il était alors vendu avec son équivalent terrestre — qui figure dans Le Géographe et L'Allégorie de la foi — à une époque où astronomie et géographie, exploration des cieux et découverte du monde, étaient donc intimement liés. Les constellations, peintes selon les motifs mythologiques, sont nettement visibles : on reconnaît la Grande Ourse dans la partie supérieure gauche, le Dragon et Hercule au milieu, et à droite, la Lyre.

  • Juste devant la main gauche de l'astronome, en partie caché par la draperie qui recouvre la table, se trouve un compas, instrument de mesure de l'astronome et du géographe – que tient d'ailleurs à la main Le Géographe de Vermeer. Entre ce compas et le globe, également en partie recouvert par la draperie, un astrolabe réfléchit de manière éblouissante la lumière. Ce dernier a été identifié comme celui de Willem Jansz. Blaeu, l'auteur de la carte qui apparaît, coupée par le bord gauche du cadre, dans Le Géographe.

  • Un autre astrolabe est dessiné sur la page de gauche du livre ouvert devant l'astronome, sur la table. Il s'agit de l'Institutiones Astronomicae Geographicae d'Adriaen Metius, dans sa seconde édition de 1661, ouvert au chapitre III. Dans cette section, il est recommandé aux savants, non seulement de s'aider d'instruments scientifiques pour leurs calculs, mais aussi de rechercher « l'inspiration divine ».

  • D'autres livres, symboles de connaissance, sont présents, sur la table ainsi qu'au-dessus de l'armoire, appuyés contre le mur à gauche.

Robur Carolinum

Constellation de Robur Carolinum, à droite du Poisson Volant, vue par Hevelius

(voir la Poupe pour plus d'informations)

Photographie de la constellation par Akira Fuji (@David malin)

Traitement UAI Jean-Brice Gayet

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" Le pôle austral et les constellations qui l'environnent" vus par l'astronome allemand Johann Elert Bode (1747-1826) mais reproduites dans " Les étoiles et les curiosités du Ciel " de Camille Flammarion - 1882.

Les étoiles du Poisson Volant

L'association du Poisson volant-Carène (en abrégé VCA pour l'anglais Volans-Carina Association) est une association stellaire proche du plan galactique et située à environ 75 à 100 parsecs de la Terre. Elle serait âgée d'environ 90 millions d'années. D'abord identifiée par Oh et al. en 2017 en tant que groupe 30, le groupe est confirmé par Faherty et al. en 2018 puis caractérisé par Gagné et al. la même année. C'est dans l'article de ces derniers que l'association acquiert son nom d'association du Poisson volant-Carène. L'explication donné pour ce nom est la suivante : « Les 8 étoiles dans le groupe 30 se situent dans la constellation de la Carène, mais il y a cependant déjà deux associations d'étoiles nommées d'après cette constellation (le groupe mouvant de la Proche-Carène (Carina-Near), Zuckerman et al. 2006, et l'association de la Carène, Torres et al. 2008)". 

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Le ciel au-dessus de Paranal. γ Volantis est au centre de l'image, au-dessus (en fait au Nord-Est) du Grand Nuage de Magellan (Image de Yuri Beletsky pour l’ESO). 

Alpha Volantis  

α Volantis est une binaire de magnitude visuelle apparente de +4,00. En se fondant sur des mesures de parallaxe effectuées avec le satellite Hipparcos, elle serait située à 125 années-lumière. En 2010, les deux composants avaient une séparation angulaire de 0,0318 ″ le long d'un angle de position de 286,9 °, avec une différence de magnitude entre les deux composants de 0,1. α Volantis est considérée comme un membre du superamas de Sirius. 

 

Le composant principal est une étoile Am avec une classification stellaire de kA3hA5mA5 V, ce qui signifie que l'étoile présente la raie K - calcium II faible d'une étoile A3, et les raies hydrogène et métalliques d'une étoile A5. Son âge est estimé à 427 millions d'années.

 

β Volantis est la seconde étoile la plus brillante de la constellation méridionale de Volans. Elle a une magnitude visuelle apparente de 3,75. En se fondant sur des mesures de parallaxe sa distance est estimée à 107,5 années-lumière du Soleil. L'étoile s'éloigne du Soleil avec une vitesse radiale de +27 km/s.

Il s'agit d'une étoile de couleur orange de classification stellaire K2 III, indiquant qu'il s'agit d'une étoile géante évoluée de type K. C'est une étoile rouge, ce qui signifie qu'elle est sur la branche horizontale du diagramme HR et qu'elle génère de l'énergie par fusion d'hélium en son coeur. Sa masse stellaire a été estimée par astérosismologie à 1,6 masse solaire. Elle rayonne environ 41 fois la luminosité du Soleil à partir de sa photosphère agrandie à une température effective de 4 546 K.  

  

Beta Volantis 

  

β Volantis est la seconde étoile la plus brillante de la constellation méridionale de Volans. Elle a une magnitude visuelle apparente de 3,75. En se fondant sur des mesures de parallaxe sa distance est estimée à 107,5 années-lumière du Soleil. L'étoile s'éloigne du Soleil avec une vitesse radiale de +27 km/s.

Il s'agit d'une étoile de couleur orange de classification stellaire K2 III, indiquant qu'il s'agit d'une étoile géante évoluée de type K. C'est une étoile rouge, ce qui signifie qu'elle est sur la branche horizontale du diagramme HR et qu'elle génère de l'énergie par fusion d'hélium en son coeur. Sa masse stellaire a été estimée par astérosismologie à 1,6 masse solaire. Elle rayonne environ 41 fois la luminosité du Soleil à partir de sa photosphère agrandie à une température effective de 4 546 K.  

 

Gamma Volantis 

 

γ Volantis est système binaire. En se fondant sur des mesures de parallaxe sa distance est estimée à 133 années-lumière. Il est suffisamment lumineux pour être vu à l'œil nu et peut être trouvé à environ 9 ° à l'Est-Sud-Est du Grand Nuage de Magellan. 

 

Le composant le plus brillant, désigné γ2 Volantis, est une étoile géante orange de type K avec une classification stellaire de type K0 III et une magnitude apparente de +3,62, ce qui en fait l'étoile la plus brillante de la constellation. Son compagnon, γ1 Volantis, est une étoile de séquence principale de type F de classification F2 V et d'une magnitude apparente de +5,70. Il s'agit d'une source d'émission X avec une luminosité de 8,3 × 10^28 erg/s. 

 

En 2002, la paire avait une séparation angulaire de 14,1" le long d'un angle de position de 296 °, leur séparation étant de 15,7" en 1826. 

 

Delta Volantis 

 

δ Volantis est une étoile de magnitude visuelle apparente de +3,97. En se fondant sur des mesures de parallaxe sa distance est estimée à 740 années-lumière du Soleil. 

 

Il s'agit d'une étoile géante brillante de type F avec une classification stellaire de type F6 II. Elle a un rayon estimé à 24 fois celui du Soleil et brille avec plus de mille fois la luminosité du Soleil. Son atmosphère externe a une température effective de 5 386 K.

 

Epsilon Volantis

 

ε Volantis est un système quadruple d'étoiles. Le système est au centre de la constellation et relie les «ailes» de la constellation. En se fondant sur des mesures de parallaxe sa distance est estimée 640 années-lumière.

 

Le composant principal, Epsilon Volantis A, est un binaire spectroscopique classé géante de type B bleu-blanc et a une magnitude apparente de + 4,35. (Les composants individuels sont classés B6IV et B8). Le système binaire a une période orbitale de 14,1683 jours. Le compagnon, Epsilon Volantis B, est à 6,05 secondes d'arc et a une magnitude apparente de +8,1. C'est aussi une binaire spectroscopique, composée de deux étoiles de la séquence principale de type A avec des classifications stellaires de A2 V et une période orbitale de "quelques jours". 

Bayer 1661 Uranometria 49 Constellations

Constellation du Poisson Volant, Bayer, 1601.Bayer 1661 Uranometria planche 49, Constellations Australes.

Essaims Météoritiques du Poisson Volant

Les Volantides

La pluie de météores des Volantides a été découverte par le réseau vidéo CAMS en Nouvelle-Zélande dans la nuit du 31 décembre 2015 (Jenniskens et al., 2016) et a été confirmée par des observations radar VHF qui ont enregistré l'averse pendant plusieurs jours consécutifs. Plus détectée les années suivantes, elle réapparue les 27 et 28 décembre 2020.  

 

Les volantides 2020-2021 ont été détectés par les réseaux CAMS en Nouvelle-Zélande (J.Baggaley), en Australie (M. Towner), en Afrique du Sud (T. Cooper), en Namibie (T.Hanke) et au Chili (S.Heathcote et E Jehin). La période d'activité couvrait du 27 décembre 2020 au 3 janvier 2021 (figure 1).  

Durant ce dernier épisode, la pluie de météorides culmina à λʘ = 280,0 ± 0,1 ° le 31 décembre 2020 à 12h TU (équinoxe J2000.0). La FWHM de la pluie était de 1,6 ± 0,2 °, ce qui correspond à 38 ± 5 heures. Au total, 247 météores triangulés ont fourni des orbites valides, détectés sur la plage de longitude solaire 271,95 ° - 283,91 °. La plupart étaient faibles, avec un indice de distribution de magnitude de 3,8 (+0,6/-0,1). 

 

Le taux horaire moyen Zenith (ZHR) a été mesuré à 7,9 ± 4,5 Volantides par heure dans la nuit du 30 décembre et à 11,2 ± 6,5 météores / heure dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. 

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Figure 1 : Taux de météorides de la pluie des Volantides avec fraction du taux de météores sporadiques observé chaque nuit. Les lignes représentent les courbes exponentielles et lorentziennes les mieux corrélées. 

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Roger Sinnott & Rick Fienberg, Sky and Telescopes

Page créée le 25/11/2020

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