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Constellation

         de la COURONNE BOREALE 

Cette constellation était déjà répertoriée par Ptolémée dans son Almageste. Elle représente la couronne offerte à Ariane lors de son mariage avec Dionysos.

Ariane était la fille aînée de Minos, roi de Crète. Elle aida Thésée à sortir du labyrinthe après qu'il eut vaincu le Minotaure. Ils tombèrent amoureux mais cet amour ne dura pas et Thésée l'abandonna sur l’île de Naxos. Mais Dionysos pris Ariane en pitié, la consola puis l'épousa.

En cadeau de mariage, Dionysos lui offrit une couronne d’or, puis plaça la parure de mariée dans le ciel pour former la constellation de la couronne boréale.

La Couronne Boréale par Johannes Hevelius, Uranographia, 1690

La Couronne Boréale par Johannes Hevelius, Uranographia, 1690

MYTHOLOGIE

La légende raconte que la Couronne Boréale était à l'origine une magnifique tiare ornée de bijoux qui appartenait à la princesse Ariane de Crète.

 

La plus ancienne mention que l'on connaisse de la couronne d'Ariane est due à Phérécyde :

 

« Thésée, revenant de Crète avec Ariane, aborde à l'île de Naxos où il s'endort sur le rivage. Pendant son sommeil, Athéna s'approche de lui : elle lui ordonne d'abandonner Ariane et de faire voile aussitôt pour Athènes. Thésée exécute sans retard l'ordre de la déesse. Ariane, abandonnée, pousse des cris de désespoir ; mais Aphrodite s'approche d'elle et réussit à la consoler, car bientôt Ariane devient l'épouse de Dionysos, qui, en s'unissant à elle, lui fait don d'une magnifique couronne d'or.».

Corona Borealis, La Couronne Boréale dans le Celestial Atlas d’Alexander Jamieson - 1822

Le père d’Ariane était le roi Minos, qui gardait le féroce Minotaure (créature mi-homme, mi-taureau), né des amours de Pasiphaé (épouse du roi Minos) et d'un taureau blanc envoyé par Poséidon. Minos était devenu roi grâce à Poséidon en échange du sacrifice d'un superbe taureau blanc. Mais Minos avait sacrifié une autre bête et Poséidon, vexé, rendit la femme de Minos amoureuse du taureau.

 

Situé au centre de la Crète, le Labyrinthe avait été construit par Dédale afin de piéger le Minotaure et que nul ne découvre son existence.  Tous les neuf ans, Égée, roi d'Athènes, était contraint de livrer sept garçons et sept filles au Minotaure qui se nourrissait de cette chair humaine. Thésée, fils d’Égée, se porta volontaire pour aller dans le labyrinthe et tuer le monstre.

Or quand la princesse Ariane découvrit Thésée, elle tomba immédiatement amoureuse de lui et promis de l'aider à s'échapper, s'il acceptait de l'emmener et de l'épouser. Thésée accepta bien sûr, et Ariane lui donna secrètement une bobine de fil juste avant qu'il ne soit mis dans le labyrinthe. Thésée déroula le fil derrière lui alors qu'il traquait le Minotaure pour le tuer, et il lui suffit de suivre le fil pour ressortir du Labyrinthe. Il emmena alors Ariane vers Athènes à travers la mer.

Au cours de leur voyage, ils s’arrêtèrent sur l'île de Dia (Naxos), qui était la demeure de Dionysos (Bacchus). Thésée y abandonna Ariane sur l’ordre d’Athéna. Eperdue de chagrin, elle provoqua la pitié de Dionysos, qui la consola avant de la prendre pour femme. Ils vécurent une vie longue et heureuse mais Ariane, simple mortelle, mourut. Pour honorer sa mémoire, Dionysos enleva sa couronne et la jeta dans le ciel, où les bijoux devinrent des étoiles, preuve éternelle de son amour et de sa loyauté.

 

Dès le troisième siècle av. J.-C., Apollonius de Rhodes écrivait dans ses Argonautiques:

 

Ariane s'est rendue chère aux Immortels

et sa couronne brille toute la nuit

parmi les constellations qui ornent la voûte éthérée

Mention de la Couronne Boréale par Hyginus dans le Clarissimi Viri Iginii Poeticon Astronomicon en 1482

Mention de la Couronne Boréale par Hyginus dans le Clarissimi Viri Iginii Poeticon Astronomicon en 1482.


Le « Poeticon Astronomicon » était l'une des principales sources littéraires de l’antiquité sur les constellations. L'ordre des constellations suit celui du catalogue de l'Almageste de Ptolémée, de sorte que l'œuvre peut dater du IIe siècle après J.C. ou plus tard. Il a été édité pour la première fois en 1482.

"Hercules et Corona Borealis ", planche 11 extraite du Miroir d'Uranie, un jeu de cartes célestes accompagné d'un traité de vulgarisation sur l'astronomie de Josaphat Aspin.

"Hercules et Corona Borealis ", planche 11 extraite du Miroir d'Uranie, un jeu de cartes célestes accompagné d'un traité de vulgarisation sur l'astronomie de Josaphat Aspin.

Les représentations des constellations dans Le Miroir d'Uranie sont des reconstitutions de celles de A Celestial Atlas d'Alexander Jamieson, publié environ trois ans plus tôt, et incluaient des éléments uniques différents de l'atlas du ciel de Jamieson, y compris la nouvelle constellation de Noctua (La Chouette) et "Norma Nilotica" - un appareil de mesure des crues du Nil - tenu par Aquarius, le porteur d'eau.

Roger Sinnott & Rick Fienberg, Sky and Telescopes

Les Arabes connaissent la constellation comme « le bol des pauvres » ou Alphecca, qui signifie « brisé ». Le nom Alphecca fut ensuite été donné à l'étoile la plus brillante de la constellation, Alpha Coronae Borealis.

Les Cheyennes appelaient la constellation le Cercle de Camp parce que sa forme était similaire à la façon dont ils disposaient leurs camps, en demi-cercle.

 

En Australie, la Couronne Boréale est connue sous le nom de Woomera, le Boomerang.

 

Dans la mythologie celtique, était est connue sous le nom de Caer Arianrhod, ou le château d'Arianrhod, l'endroit où la mythique Lady Arianrhod, la déesse galloise qui donna naissance à deux fils par des moyens magiques, a vécu.

Tables astronomiques de la Couronne Boréale publiées par Bode en 1782 dans le Vorstellung der Gestirne

Tables astronomiques de la Couronne Boréale publiées par Bode en 1782 dans le Vorstellung der Gestirne


 En 1782, Johann Bode a publié une version allemande de l'atlas Flamsteed français de 1776, utilisant le même ordre, le même format et les mêmes figures de constellation, mais avec des plaques nouvellement gravées. Cet atlas a été réédité plus tard, avec des révisions, en 1805. L'atlas de Bode / Flamsteed, comme on l'appelle le plus communément, se distingue par l'ajout de beaucoup plus d'étoiles; les planches sont visiblement beaucoup plus riches que l'édition Fortin de Flamsteed.

Les étoiles de la Couronne Boréale

 

Alphecca

 Alpha Coronae Borealis est l'étoile la plus brillante de la constellation et s'appelle Alphecca en arabe, ce qui signifie « le brisé » (l’anneau d'étoiles étant incomplet). Elle est également connue sous le nom de Gemma, en latin pour le bijou, car il est en effet le joyau de la couronne. Elle est aussi appelée « Margarita » ou « la perle ». Avec une magnitude de 2,23, il s’agit d’une belle étoile  assez lumineuse, attirant immédiatement l’attention sur la couronne dans laquelle elle est sertie.

Alphecca est un système binaire à éclipses, dans lequel l'étoile primaire est une étoile de séquence principale blanche A1V. Elle est en orbite rapprochée avec un compagnon de huitième magnitude, s'éclipsant tous les 17,32 jours, créant ainsi de légères baisses de magnitude. Le système est situé à 75 années-lumière du soleil.

Nusakan

 La deuxième étoile la plus brillante de la constellation est appelée Nusakan, qui vient de l'arabe an-nasaqan qui signifie « les (deux) séries » ou « les deux lignes » (d'étoiles), ce qui n'a rien à voir avec la Couronne, mais se référait à un astérisme beaucoup plus grand, connu des anciens Arabes sous le nom du " Pâturage ".

Il s'agit d'une étoile binaire spectroscopique avec une période de 10 ans et demi avec une magnitude variable de 3.65 à 3.72, située à 114 années-lumière du système solaire. Comme Alphecca, c'est un système binaire, mais non éclipsant, et on en sait peu sur le compagnon.       Les variables alpha-2 Canum Venaticorum sont des étoiles de séquence principale de classe spectrale B8p à A7p qui sont chimiquement particulières (riches en terres rares) et ont de forts champs magnétiques ainsi que de fortes raies spectrales de strontium, de silicium ou de chrome. Ils portent le nom d'une étoile du système Cor Caroli dans la constellation Canes Venatici.

 

L’étoile flamboyante

 L'étoile étiquetée T Coronae Borealis est également appelée l’étoile flamboyante. Il s'agit d'une étoile variable géante rouge M3 qui augmente périodiquement et de façon assez spectaculaire sa luminosité (nova récurrente ?). Etoile de magnitude 10, trop sombre pour être vue à l'œil nu, elle a soudainement "flambée" le 12 mai 1866 jusqu'à la magnitude 2, devenant plus brillante qu'Alphecca. Après seulement une semaine, elle s'était de nouveau atténuée mais elle resta visible pendant un mois. Puis, 80 ans plus tard, le 9 février 1946, elle s'est de nouveau « réveillée » temporairement. La grande question est de savoir maintenant s'il s'agit ou non d'un cycle, et si l'étoile normalement invisible reprendra sa proéminence lorsque 80 autres années se seront de nouveau écoulées (ie. en 2026). Les distances aux étoiles variables sont délicates à déterminer, et il semble que T Coronae Borealis se situe à plus de 2 600 années-lumière.

R Coronae Borealis

La supergéante jaune R Coronae Borealis est le prototype d'une classe rare d'étoiles géantes - les variables de la R Coronae Borealis - qui sont extrêmement déficientes en hydrogène et que l'on pense résulter de la fusion de deux naines blanches. R Coronae Borealis est une variable encore plus mystérieuse. Au lieu de s'éclaircir, elle s'assombrit, mais ne le fait sans aucune régularité. Sa magnitude normale est d'environ 6, à la limite de la visibilité à l'œil nu, mais à des intervalles largement irréguliers, elle s'assombrit soudainement à la magnitude 12 pendant quelques jours, un mois, voire un an ou deux. Elle a été surveillée de près pendant 150 ans et, depuis 1858 jusqu'à aujourd’hui, les variations de sa luminosité ont été complètement irrégulières. Une hypothèse serait que des particules de carbone s'accumulent dans les couches externes de l'étoile avant d'être éjectées de façon chaotique. On estime que R Coronae Borealis est située à plus de 5 000 années-lumière du système solaire.

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Roger Sinnott & Rick Fienberg, Sky and Telescopes

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