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NGC 2768

classes et sous-classes de

Galaxies de type precoce

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NGC 2768

NGC 2768, également connue réfrencée LEDA 25915 ou SDSS J091137.39 + 600214.8, est une galaxie elliptique de magnitude 9,87 située dans la constellation de la Grande Ourse, à environ 72 millions d'années-lumière.

Elle a été découverte par l'astronome germano-britannique William Herschel le 17 mars 1790.

 

Per Dreyer la décrit comme « considérablement brillante, considérablement grande, un peu étendue, assez soudainement plus brillante au centre avec un grand noyau lumineux »

 

NGC 2768 a été utilisé par Gérard de Vaucouleurs comme  galaxie type morphologique SAo- dans son atlas des galaxies.

 

Il s'agit de la plus grande et la plus brillante galaxie du groupe homonyme, le groupe NGC 2768, dont les autres galaxies sont  NGC 2816, NGC 2726 et MCG+10-13-066.

 

NGC 2768 est une galaxie LINER, c'est-à-dire une galaxie dont le noyau présente un spectre d'émission caractérisé par de larges raies d'atomes faiblement ionisés. De plus c'est une galaxie active de type Seyfert.

La poussière contenue dans NGC 2768 forme un réseau complexe de nœuds et de filaments. Au centre de la galaxie se trouvent deux minuscules jets symétriques en forme de S. Ces deux flux de matière partent du centre de la galaxie par des chemins courbes et sont masqués par l'enchevêtrement de bandes de poussière sombres qui recouvrent le corps de NGC 2768.

Image réalisée à partir d’expositions IR et visibles du spectre avec la caméra Advanced Camera for Surveys de Hubble (ACS). 

Et vue par moi... si on regarde bien, il y a effectivement deux bandes de poussière...

Les Galaxies de Type Précoce (ie ETG, Early Type Galaxies, les bien mal nommées) sont considérés comme la dernière étape de l'évolution galactique; en tant que telle, leur proportion augmente avec le vieillissement de l'univers et ils contiennent donc des indices importants sur l'évolution de la formation des étoiles dans les galaxies.

 

Il a longtemps été cru que les galaxies de type précoce étaient dépourvues de tout gaz moléculaire ou atomique et produisaient une quantité négligeable d'étoiles. Cependant, les progrès technologiques ont permis d’approfondir le sondage de leur milieu interstellaire et de réaliser que quelques unes de ces Galaxies de Type Précoce hébergeaient une quantité substantielle de gaz. 

 

Les simulations numériques et les modèles montrent que des Galaxies de Type Précoce peuvent être produites à partir de fusions de Galaxies de Type Tardif. Lors de ces fusions, les interactions de marée entraînent le gaz vers le centre de la galaxie résultante, ce gaz alimentant ensuite un sursaut de formation d’étoiles et la croissance du trou noir central, la consommation de gaz résultante laissant un « produit » de fusion présentant donc un très faible taux de formation d'étoiles ultérieur.

 

Confortant cette hypothèse, le milieu interstellaire froid des Galaxies de Type Précoce apparaît souvent étendu dans l'espace, avec une irrégularité de distribution et de cinétique. De fait, certaines d’entre elle présentent une cinétique du gaz froid (ionisé et neutre) non alignée par rapport à celle de leurs étoiles, ce qui fait évoquer qu’une fraction de ce gaz froid a une origine externe (ceci bien que une partie des milieux interstellaires en phase froide sont considérés comme provenant de processus internes, tels que la perte de masse stellaire ou le refroidissement de gaz chauds). De fait, certaines Galaxies de Type Précoce comme NGC 2768 ont un milieu interstellaire multiphasique complexe (à base de gaz chauds, de gaz de température intermédiaire et de gaz froids), qui forment une composante clé de l'écosystème galactique, ce milieu multiphasique permettant à la galaxie de rester « en vie » à travers des épisodes (parfois très courts) de formation d'étoiles.

 


Il existe une distinction classique entre les Galaxies de Type Précoce riches en gaz et les galaxies pauvres en gaz, ce qui les divise en deux groupes distincts : les lenticulaires et les elliptiques. Morphologiquement, les galaxies lenticulaires ont encore un disque assez gros qui ne présente pas de bras en spirale, alors que les galaxies elliptiques sont dominées par un renflement. Récemment, ATLAS-3D a mis en lumière une nouvelle distinction avec deux sous-classes au sein des ETG en utilisant la dynamique des gaz  (Emsellem et al. 2011), séparant leur échantillon d'ETG en une catégorie de rotateurs lents qui correspond grossièrement aux galaxies elliptiques géantes et une catégorie de rotateurs rapides, composée principalement de galaxies lenticulaires.


Les galaxies lenticulaires semblent avoir un plus grand éventail de propriétés que les elliptiques, qui ressemblent davantage à l'ancienne définition des Galaxies de Type Précoce. Cependant, même chez les elliptiques, de grandes différences prévalent. Des observations récentes de galaxies elliptiques avec Spitzer et Herschel ont révélé que la luminosité LFIR dans l'infrarouge lointain (FIR) de ces galaxies peut varier d’un facteur 100 environ parmi les galaxies ayant une luminosité optique similaire.


Les elliptiques contenant d'importantes masses excédentaires de poussière et de gaz froid résultent probablement d'importantes fusions de galaxies dans le passé.


Dans le cas de NGC 2768, nous avons une galaxie elliptique avec une quantité exceptionnellement élevée de poussière visible en absorption et en émission, et dont la distribution spatiale ne suit pas la distribution de la masse stellaire, cette poussière étant distribuée le long du petit axe dans ce qui est peut-être un anneau. Par ailleurs, la distribution de cette poussière est associée à une plus grande fraction d'étoiles jeunes (∼3%), produites sur une courte période (<100 millions d’années) il y a environ 0,5 milliards d’années.

Sources :

 

Spectral energy distribution mapping of two elliptical galaxies on sub-kpc scales. A. Amblard, P. Temi, M. Gaspari and F. Brighenti. Astrophys. J., 834, 20-20 (2017/January-1).

The ATLAS 3D project – III. A census of the stellar angular momentum within the effective radius of early-type galaxies: unveiling the distribution of fast and slow rotators. E. Emsellem, M.Cappellari, D. Krajnović, K. Alatalo, L. Blitz, M. Bois , F. Bournaud, M. Bureau, R. L. Davies, T. A. Davis, P. T. de Zeeuw, S. Khochfar, H. Kuntschner, P.-Y.Lablanche, R. M. McDermid, R. Morganti, T. Naab, T. Oosterloo,  M. Sarzi, N.  Scott, P. Serra, G. van de Ven, A.-M. Weijmans, L. M. Young. Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, Volume 414, Issue 2, 21 June 2011, Pages 888–912

 

Radially extended kinematics in the S0 galaxy NGC 2768 from planetary nebulae, globular clusters and starlight  D. A. Forbes, A. Cortesi, V. Pota, C. Foster, A. J. Romanowsky, M. R. Merrifield, J. P. Brodie, J. Strader, L. Coccato, N. Napolitano. Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, Volume 426, Issue 2, 21 October 2012, Pages 975–982.

 

The molecular polar disc in NGC 2768. A. F. Crocker, M. Bureau, L. M. Young, F. Combes. Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, Volume 386, Issue 4, 1 June 2008, Pages 1811–1820.

Page initialement rédigée le 12/03/2019

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